Vidéo
Le nombre de téléspectateurs pirates a baissé de 19 % en un an. Le renforcement de l’offre légale de vidéo en est le principal facteur d’explication.

La France compte encore 15,4 millions de pirates par mois, soit un internaute sur quatre. Le chiffre est énorme mais la bonne nouvelle est qu’il a tendance à baisser. L’an dernier, entre janvier et décembre, ce recul est même très sensible puisqu’il atteint 19 %, selon une étude de Médiamétrie, parue mi-avril, pour l’Association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa). Pour Lloyd Mullender, responsable d’études à l’institut de mesure, les services de vidéo par abonnement (SVOD), à commencer par Netflix et ses 5 millions d’abonnés, expliquent en grande partie le phénomène : « Une offre légale qui répond à la demande des utilisateurs a un effet direct de baisse du piratage ». Ainsi, la plateforme américaine fait mieux que la riposte graduée d’Hadopi, avec ses avertissements et ses rares amendes. La création peut lui dire merci. Ce n’est pas seulement le prix qui est le facteur déclenchant : l’éventail de l’offre, sa simplicité d’utilisation, l’absence d’engagement sont aussi des critères.

Les événements sportifs de plus en plus piratés

Cela ne signifie pas pour autant que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes de la vidéo. Le « pirate » est en moyenne un homme de 38 ans, qui utilise le streaming (44 %) et quatre fois plus sur mobile que l’année précédente. Sa consommation coïncide parfois avec des abonnements à des plateformes de SVOD (27 %). Surtout, il se tourne de plus en plus vers le live streaming (8 %), en progression en 2018. Car si la fiction est de moins en moins piratée en France, les événements sportifs le sont, eux, de plus en plus. C’est en particulier le cas de la Ligue des champions, programme le plus regardé sur les plateformes illégales avec 677 000 internautes par journée (un chiffre élevé du fait d'un bug de RMC Sport), loin devant la Ligue 1. La F1 compte aussi 174 000 visiteurs uniques en moyenne en streaming illégal tandis que le Top 14 de rugby en est à 144 000.
L’Alpa entend intensifier ses actions judiciaires pour bloquer et déréférencer les sites pirates, sachant que les deux tiers de la consommation illégale se concentre sur vingt sites. La future loi sur l’audiovisuel devrait aussi renforcer les pouvoirs d’Hadopi en permettant au juge de s’appuyer sur une liste noire de sites pirates et de sanctionner automatiquement les sites miroirs.

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