Télévision
Quatre des cinq nouveautés lancées par la chaîne depuis le début de l’année ont été déprogrammées, faute d’audience. Pour autant, M6 veut continuer à prendre des risques.

La nouvelle émission d’access Mon invention vaut de l’or, à l’antenne depuis le 20 mai, va-t-elle connaître un meilleur sort que les autres nouveautés lancées par M6 ces derniers mois ? Depuis janvier, quatre des cinq nouveaux concepts mis à l’antenne par la chaîne ont été déprogrammés, faute d’audience. Après le nouveau jeu de Stéphane Rotenberg, The Bridge (7,1 % et 5,8 % de part d’audience pour les deux premiers numéros), et Les Reines des enchères (5,6 % de PDA la première semaine) en janvier, M6 a sorti prématurément de ses grilles Le Sens de l’effort en mars (7,6 % de PDA en moyenne pour les trois premiers numéros) et, début mai, Together, tous avec moi, son nouveau jeu musical (6,8 % et 5,1 % de PDA pour les deux premiers primes). Lancement correct en revanche pour la nouvelle émission de Stéphane Plaza, Cette maison est pour vous (10,4 % de PDA le 15 avril), malgré la concurrence des soirées spéciales consacrées par TF1 et France 2 à l’incendie de Notre-Dame.

Arrêts en catastrophe

« M6 est une chaîne qui a l’habitude de prendre des risques en développant de nouvelles émissions. Ils savent qu’il y a toujours du déchet. En revanche, depuis Rising star, les lancements ne sont plus aussi événementiels », estime Philippe Nouchi, directeur de l’expertise média chez Publicis Media. On se souvient du lancement en grande pompe, en 2014, de cette émission de télé-crochet nouvelle génération, arrêtée en catastrophe par M6 deux semaines plus tôt que prévu en raison d’audiences en chute libre. « M6 est la chaîne qui prend le plus de risques. On s’expose donc davantage au risque d’échec, mais c’est avec ce type de stratégie qu’on a de bonnes surprises », insiste Thomas Valentin, patron des antennes et des contenus du groupe M6. Et le dirigeant de citer par exemple le lancement à succès en 2017 de l’émission Mariés au premier regard, dont la troisième saison s’est achevée début avril.

Socle de marques

Pour Philippe Nouchi, « les chaînes aujourd’hui prennent de moins en moins de risques car ce n’est pas payant. Elles ont tendance à s’appuyer sur leurs marques reconnues jusqu’à épuiser un peu le concept ». Dans le cas de M6, les bonnes audiences de la saison 10 de Top Chef qui vient de s’achever – « la meilleure saison depuis six ans », selon Thomas Valentin – confirment la force des grandes marques. « C’est ce socle de marques récurrentes qui fonctionnent qui nous permet de prendre des risques », ajoute le vice-président du directoire du groupe M6.

Reste à voir si ce sera suffisant pour remonter les audiences de la chaîne, en recul depuis plus d’un an - à l’exception de la rentrée 2018, portée par le retour de L’Amour est dans le pré. Sur la période janvier-avril, la chaîne affiche une part d’audience de 9 % sur les 4 ans et plus, contre 9,2 % en 2018 et 9,6 % en 2017, selon les chiffres de Médiamétrie cités par Publicis Media. Même constat sur la cible des femmes responsables des achats de moins de 50 ans (FRDA-50) : 14,7 %, contre 14,9 % il y a un an, 15,4 % en 2017. « Ce que le groupe a perdu sur M6, il le rattrape sur W9. Au global, le groupe M6 s’est stabilisé », note Philippe Nouchi.

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