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Après les rejets de deux recours d’Exterion et de JCDecaux devant le tribunal administratif de Paris, Clear Channel va commencer à déployer son offre de 1630 mobiliers urbains.

« Un appel d’air business » : c’est ainsi que Philippe Baudillon, CEO de Clear Channel France et nouveau président international en charge des smart cities, définit l’arrivée prochaine de son groupe dans le marché du mobilier urbain parisien. Les recours d’Exterion et de JCDecaux devant le tribunal administratif ayant été rejetés, il ne reste plus que l’hypothèse d’un jugement défavorable sur le fond. Mais rien n’empêche plus le groupe américain de commencer à exploiter dès le quatrième trimestre les mobiliers urbains de la ville de Paris. L’architecte-designer Christian Biecher a dessiné trois typologies de matériels : 1080 mobiliers au sol, 350 mâts et 200 plans de la ville. « C’est le réseau le plus premium sur Paris avec 6000 faces et 1630 pieds positionnés de façon exceptionnelle », assure Philippe Baudillon. Depuis l’annonce du gain du contrat, le groupe affirme qu’il reçoit de nombreux appels d’annonceurs sortis du réseau parisien.

Oxygène

Car c’est bien avec un dispositif alternatif à Somupi, filiale à 66 % de JCDecaux, ne comportant en particulier aucune exclusivité, que Clear Channel entend faire la différence. « Les marques qui voulaient annoncer sur la capitale n’avaient jusqu’à présent qu’une seule solution. JCDecaux était un peu assis sur un monopole. Ce contrat redonne de l’oxygène et de la concurrence au marché ». estime-t-il. Des offres strictement parisiennes et nationales – ville à ville sur 20 millions d’habitants - seront proposées. Le digital arrivera en complément du papier et bénéficiera de l’appui de sept lieux que Clear Channel exploite déjà en indoor (Louvre, Bercy Village…). 85 % des Franciliens pourront être touchés par la nouvelle offre qui disposera, selon le groupe de 53 % de parts de marché sur le 2 m2. Donc davantage que JCDecaux et ses abribus.

Dette renégociée

Mais quid de la rentabilité de ce contrat de cinq ans alors même que la redevance versée sera de 34 millions d’euros par an pour quelque 40 millions de chiffre d’affaires ? Pour le CEO de Clear Channel France, ce n’est que 6 % de mieux que ce que proposait JCDecaux. Et il faut compter avec un « effet réseau » qui revalorisera le patrimoine national de quelques millions d’euros. « On a une certaine expérience du métier, dire que ce n’est pas soutenable est surréaliste », assène-t-il. Le patron rappelle par la même occasion que son groupe est sorti du chapitre 11 de la loi sur les faillites aux États-Unis le 1er mai. Avec une dette renégociée, le groupe s’est scindé en deux entre la radio et l’affichage. Sa branche Clear Channel Out of Home (CCOH) compte désormais une région Europe, présidée par Justin Cochrane, qui totalise le tiers du CA. « Le groupe n’est pas à vendre », redit Philippe Baudillon.

En charge des smart cities au niveau international, ce dernier expérimente à Monaco un nouveau type de contrat : « extended Monaco ». En partenariat avec la principauté, il fait de l’espace public un « laboratoire » pour tester interactivité, information avec Brut, infotainment et bornes servicielles (wifi gratuit, batterie…). Les abris voyageurs digitaux seront implantés dès la mi-juillet. Pour la partie régie, Clear Channel est en train de finaliser une plateforme de vente aux enchères.

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