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Fabien Namias est directeur général de LCI. Pour Stratégies, il livre son point de vue sur l'actualité de la semaine.

Les 25 ans de LCI.

C’est un bel anniversaire. La chaîne vit une forme de renaissance après une période où sa survie a été en jeu, avant son passage en clair en 2016. Grâce au travail des équipes de la chaîne et de celle de l’information du groupe, menée par Thierry Thuillier, nous avons reconstruit une identité. Nous sommes passés de 0,2 % de point d’audience à la rentrée 2016 à 1 point cette saison. LCI s’est imposée comme la deuxième chaine d’info. Elle a réduit l’écart par deux avec BFMTV cette saison. Depuis un an, c’est la chaîne d’info et même la chaîne française qui a le plus progressé. Même s'il faut être humble face aux défis à relever, ces résultats nous réjouissent.

Dix millions de spectateurs sur TF1 pour le match d'ouverture de la Coupe du monde de foot féminine.

Lorsque le groupe TF1 a annoncé qu'il allait diffuser tous les matchs des Bleues sur TF1, nombre d’observateurs se sont interrogés sur le bienfondé de ce choix dans un monde où la misogynie n’a malheureusement pas disparu. Dès que l’on parle de sport féminin, on est encore confronté à des commentaires que je juge totalement indignes et j’en ai encore entendu très récemment. Je suis heureux de ce score car il dit la modernité des citoyens de ce pays. Ils sont souvent bien plus en avance que les élites et les commentateurs. Dix millions de téléspectateurs pour un match d’ouverture, un week-end férié, c’est une formidable nouvelle. Je suis heureux d’être dans un groupe qui a misé sur l’équipe de France féminine avant de connaître le moindre résultat. Plus qu’aucun discours ou qu’aucune politique publique, cela permet de faire progresser la société.

Le plan d’économie de 60 millions d’euros présenté à Radio France, avec 270 à 390 suppressions de postes.

J’ai lu une interview de la présidente Sibyle Veil qui explique avec justesse que l’audiovisuel public est dans la sphère publique, touchée par une logique de rationalisation des moyens et de limitation des dépenses. En France, le poids de la dépense publique est de 56 % du PIB, ce qui nous place dans le trio de tête européen. Charge ensuite aux équipes de Radio France de faire coïncider une offre de contenus de programmes en adéquation avec la dépense et les moyens qui lui sont alloués. Le groupe public obtient de très beaux résultats d’audience alors qu’il est engagé dans une logique d’optimisation des moyens. Cela montre que le talent des créateurs, producteurs et journalistes peut vivre sans être uniquement dépendant de la dépense publique. Je trouve cela salutaire.

La démission des Républicains annoncée par Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez dans les journaux de 20h.

Cela montre à ceux qui s’interrogent sur le JT, qui deviendrait un phénomène d’hier, un média vieillissant face à l’émergence des réseaux sociaux, qu’il demeure le rendez-vous où se font les plus grandes annonces. Cela permet de remettre l’église au centre du village. Le JT est le seul endroit où l’on peut s’adresser en quelques minutes à 7 ou 8 millions de personnes et rassembler tous les publics. Par ailleurs, celui de TF1 ne cesse de se réinventer avec de nouveaux formats et nouvelles écritures. Et je souligne son pouvoir d’autant plus modestement que ce ne sont pas les chaînes d’info comme LCI que je dirige qui sont choisies pour ces annonces-là.

Google contraint de retirer Android des smartphones Huawei et la guerre commerciale entre les États Unis et la Chine.

 Ces deux blocs extrêmement puissants économiquement ne se font aucun cadeau. Mais ils tirent leur épingle du jeu. Où sont en revanche les géants européens dans ces affrontements ? J’aimerais que l’Europe soit dans cette bataille économique plutôt qu'en marge de ces combats, à compter les points. J’aimerais que ce duel devienne un trio et que l’Europe puisse monter sur ce ring économique. Elle n’y est pas. Je trouve cela inquiétant.

Skoda, Grand Prix Stratégies de la publicité 2019.

Même si je n’aime pas trop commenter les publicités de marques, je reconnais être toujours très admiratif de ceux qui ont la faculté de rire d’eux-mêmes et de se remettre en cause. C'est une force et une preuve d'intelligence de savoir mettre en avant les points faibles de son image et de s'en amuser. 

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