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Commissaire européenne à la Concurrence et désormais, aussi, au Numérique, la bête noire des Gafa entend donner «davantage de choix à ces petites sociétés pour qu'elles puissent continuer à vivre et se développer, plutôt que d'être vendues».

La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, reconduite mardi 10 septembre dans ses fonctions pour cinq ans, a promis de réformer les règles de l'Union européenne pour mieux protéger les start-up de la convoitise de gros groupes, dans un entretien à l'AFP.

«Il faut réviser un nombre de lignes directrices que nous utilisons actuellement», a déclaré la Danoise, reconduite dans ses fonctions et nommée vice-présidente dans la prochaine Commission européenne présidée par l'Allemande Ursula von der Leyen.

«Nous allons devoir regarder plus en profondeur les cas de rachats de petites compagnies [dans l'industrie high tech] par des grandes entreprises, ce que l'on appelle les killer acquisitions», a-t-elle expliqué au téléphone à l'AFP. Margrethe Vestager, qui sera à partir du 1er novembre également en charge du Numérique dans le nouvel exécutif européen, a insisté sur la nécessité de donner «davantage de choix à ces petites sociétés, pour qu'elles puissent continuer à vivre et se développer plutôt que d'être vendues».

Au début de l'année, Paris et Berlin avaient réclamé avec vigueur une réforme du droit européen de la concurrence après le veto de Margrethe Vestager à la fusion dans le rail de l'allemand Siemens avec le français Alstom.

«Compétence et expérience»

La commissaire européenne a déclaré vouloir d'abord «écouter très attentivement les différentes opinions» avant de changer toutes les règles. «C'est très important de garder à l'esprit les bénéfices de la concurrence, car cela vous permet de rester innovant. C'est la concurrence qui crée les champions dont on a besoin», a-t-elle ajouté.

À la question de savoir si elle comptait, pendant son prochain mandat de cinq ans, à nouveau sanctionner les grandes compagnies de la Silicon Valley, qu'elle a plusieurs fois mises à l'amende, Margrethe Vestager a prévenu qu'elle resterait «vigilante».

«Cela va bien sûr dépendre des cas. Nous enquêtons sur Amazon concernant l'utilisation des données et nous posons des questions, après la plainte du suédois Spotify, numéro un mondial de l'écoute de musique en ligne, contre la firme américaine Apple pour abus de position dominante», a-t-elle ajouté.

Mme von der Leyen a créé la surprise mardi 10 en permettant à Margrethe Vestager, bête noire des Gafa, de conserver son portefeuille de la Concurrence tout en élargissant ses compétences à l'économie numérique. «Les seuls aspects qui comptent pour les portefeuilles sont la compétence et l'expérience. Et Margrethe Vestager a fait un travail remarquable en tant que commissaire européenne à la Concurrence», a-t-elle expliqué.

 

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