Télévision
La chaîne se développe dans les Balkans et en Europe orientale avec des franchises de sa marque confiée à des partenaires locaux en échange d’une rémunération.

Opération vérité à Euronews, après un écho de La Lettre A qui faisait d’un discret actionnaire d’Abou Dhabi [AD] le sauveur de la croissance des revenus de la chaîne. « Il n’y a rien de “discret” AD est entré à 2 % en 2017 pour remplacer les Turcs qui se sont retirés et ont arrêté le financement de la langue turque », soutient Michael Peters, président du directoire d’Euronews. On a fait un deal avec eux, le même que CNN avec son Connect the World ». Cela a donné Inspire Middle East, une émission hebdomadaire qui permet à la région d’attirer vers elle les investisseurs. « L’equity est venu car Abou Dhabi voulait un partenariat plus fort », confie le patron, qui rappelle qu’Euronews avait d’abord racheté les 2 % pour les mettre dans un compte de réserve.

Un équilibre prévu en 2021

Quid des revenus de la chaîne ? Ils devraient passer de 73,8 millions d’euros en 2018 à 81,1 millions d’euros en 2019, selon Euronews. La publicité notamment aura progressé de 50 % en deux dans, alors que la chaîne s’est lancée dans un nouveau projet éditorial l’an dernier. Avec un budget de la Commission européenne - 24 millions d’euros - qu’il sera difficile de stabiliser, des baisses de recettes de production comme de distribution, il devient difficile pour la chaîne de résorber ses pertes. « L’équilibre est prévu en 2021 », assure Michael Peters.

Peanuts

D’où la volonté de développer des franchises de la marque Euronews à l’international. Celle de l’Albanie, signée il y a un an, aboutira au lancement de la chaîne fin octobre ou début novembre. La Serbie et la Georgie ont été signées cet été. Et les discussions se poursuivent en Europe centrale et orientale et même en Asie et en Amérique latine. Encore faut-il être sûr de son partenaire qui engage la réputation de sa marque. « L’importance du deal, c’est peanuts par rapport aux enjeux de la marque Euronews », reconnaît le patron, qui a mis en place trois niveaux de contrôle : un conseil éditorial avec des représentants de la chaîne, un directeur de la rédaction nommé et payé par Euronews, et une clause de retrait en cas de non-respect de la charte éditoriale. Dans les faits, il arrive que la boss soit présentée par le partenaire local, comme en Albanie, mais Euronews, choisie pour sa crédibilité dans le pays, adoube ensuite l'élue.

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