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L’actu vue par Olivier Biscaye, rédacteur en chef de Midi Libre.

La mort de Jacques Chirac et la relation qu’il entretenait avec les médias.

Jacques Chirac avait une relation de méfiance avec les journalistes. La gardienne du temple, c’était Claude Chirac, qui avait pour mission qu’on retienne l’homme politique, et qui entretenait donc un certain mystère autour de la vie personnelle de son père. Cette position aurait été impossible à tenir aujourd’hui avec les réseaux sociaux. En 1995, une photo de lui en vacances à l’île Maurice, allongé sur un transat, avait été publiée dans Paris Match ; si cela s’était déroulé aujourd’hui, les citoyens auraient alimenté les réseaux de leurs propres photos, et l’Elysée n’aurait pas pu maîtriser sa communication. Jacques Chirac appréciait quelques journalistes, qui avaient suivi son parcours. Pour les autres, il n’était ni François Hollande, ni Nicolas Sarkozy ; les confidences à la presse étaient rares. En cela, Jacques Chirac et Emmanuel Macron peuvent se ressembler.



Le refus de Google de payer des droits voisins aux éditeurs de presse.

C’est choquant. Google se prend pour le maître du monde et met en difficulté les éditeurs en pillant du contenu payant, ce qui n’est pas acceptable. C’est un combat qu’il ne faut pas abandonner et qui doit fédérer la PQR et l’ensemble des éditeurs. Notre force, c’est d’être unis face à Google. Ce n’est pas une bataille de luxe ; il y a derrière ce combat un enjeu économique, de pérennité de nos entreprises et de nos modèles économiques.



Facebook annonce pour 2020 un espace social virtuel, Horizon, quelques semaines après s’être associé à plusieurs médias français pour Facebook Watch.

C’est deux sujets différents. La main tendue de Facebook aux médias est à regarder avec lucidité et intelligence. La plateforme a compris que nous sommes les plus pertinents en local et qu’elle ne peut pas jouer seule sur l’information. Concernant Horizon, c’est fascinant car il n’y a plus de limite technologique. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser que ce qui fait le sel des relations, c’est l’humain. Les avatars, ça se fait beaucoup dans les jeux vidéo, mais dans les relations, ça m’inquiète.



TF1 Pub baisse ses tarifs sur la Coupe du monde de rugby à la suite des audiences décevantes.

Les horaires peuvent expliquer que l’engouement ne soit pas à la hauteur. Les Français s’intéressent à toutes les compétitions, mais ils prennent le temps de s’y intéresser. Ils ont souvent besoin que les équipes passent des étapes clés – quart de finale, demi-finale… - pour s’y intéresser.



La création prochaine d’une holding pour l’audiovisuel public, France Médias.

Il était temps ! C’est un serpent de mer et tous les ministres de la Culture ont tour à tour travaillé à l’unité, à encourager des synergies et des coopérations entre les équipes de l’audiovisuel public. Ce n’est pas un retour en arrière : le ministre a rappelé que chaque entité garderait son identité. Mais il faut être pragmatique : les moyens ne sont plus les mêmes qu’il y a quelques années. Il faut mettre les moyens là où c’est nécessaire et travailler à des synergies, comme entre France 3 et France Bleu.



Mattel lance une poupée inclusive, de genre neutre.

Ce n’est pas la première fois que Mattel lance des modèles différents. L’entreprise a raison de coller à l’évolution de la société. Pour l’instant, il s’agit d’un test aux États-Unis. C’est un pays qui est plus en avance en la matière que l’Europe.



Le lancement d’une nouvelle formule pour Midi Libre, davantage ouverte aux lecteurs.

Le constat de départ, c’est que nous avons oublié que nous avions des clients. Ce qui remontait des lecteurs n’était pas ou peu pris en compte. C’est pourquoi nous avons voulu organiser des tables rondes avec ceux qui nous lisent afin que le journal corresponde à ce qu’ils attendent. Nous voulons aussi que nos lecteurs soient notre vigie tout au long de l’année. C’est pourquoi nous organisons désormais une fois par semaine un dîner ou un déjeuner avec vingt abonnés dans nos locales et, tous les quinze jours, une conférence de rédaction publique, avec six à huit lecteurs assis au même niveau que les journalistes. Le mouvement des Gilets jaunes est lié à cette réflexion : nous avons laissé se créer un décalage avec nos lecteurs. S’ils nous quittent, c’est aussi parce que nous ne reflétons pas leur vie. Il est temps de co-construire le journal avec eux.

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