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Le président fondateur de Forbes Afrique est un milliardaire qui a fait fortune dans le pétrole, aussi discret qu'incontournable au Congo. Lucien Ebata est surtout un homme marqué par un destin hors du commun.

Il a arraché au groupe Forbes l'exploitation de sa marque pendant vingt ans. Il pourra donc jusqu'en 2039 veiller aux destinées de Forbes Afrique qu'il a créé il y a sept ans. Le magazine édité en français est diffusé dans 24 pays d'Afrique centrale et de l'Ouest, soit un potentiel de 39 millions de lecteurs. Pourtant, le prestigieux titre américain a déjà concédé 40 licences soit une présence dans 72 pays et en 27 langues. « Nombre d'éditeurs veulent dealer avec nous. Mais nous sommes très sélectifs. Nous avons hésité à signer pour une durée aussi longue et inédite mais Lucien Ebata nous a convaincu. C'est un homme humble et énergique qui fait preuve d'un sacré engagement personnel. Il a une mission et une vision de ce qu'il veut faire pour l'Afrique », confie Michael Federle, CEO de Forbes, lors de la signature sur la 5ème avenue à New York. « Depuis 2012, nous avons pu voir son travail et sa passion », souligne Steve Forbes, éditeur du groupe et petit-fils du fondateur, proche de Randolph Hearst, magnifié dans le Citizen Kane d'Orson Welles.

Proche du président

Lucien Ebata a quelques points communs avec lui. Déjà, une enfance modeste. Écolier appliqué, ce fils de paysans illettrés est choisi dans son village pour réciter un mot de bienvenue au président du Congo. Touché, celui-ci lui octroie une bourse pour étudier à Cuba à 13 ans. Ses parents le laissent partir vers un avenir qu'ils ne peuvent lui offrir. Il y reste dix ans. « J'ai eu une seconde bourse pour aller au Canada. Je devais travailler sur les droits de l'homme. J'ai changé pour défendre une thèse sur les assurances, le droit fiscal et l'administration des affaires », rappelle le milliardaire. Il fait fortune dans le pétrole et baptise son affaire de trading Orion Oil, « une société indestructible, car j'ai les étoiles en ma faveur. C'est une belle constellation ». Ne comptez pas sur lui pour avancer le montant de sa fortune. D'ailleurs, il se garde d'apparaître dans les classements de son magazine, laissant la quinzaine de journaliste œuvrer à Paris. Selon La Tribune Afrique, ce proche de Denis Sassou-Nguesso, l'homme fort de Brazzaville, a vu son nom cité dans l'affaire des « biens mal acquis » qui vise le clan Sassou.

« La valeur d'un homme ne se mesure pas en termes de millions ou de milliards. Et nous partirons tous sans richesse. Je suis avant tout un homme d'affaires au service de mon continent », déclare le patron. Son entregent lui permet d'attirer Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin ou Christine Okrent lors de son premier forum. « Ce sont des amis de l'Afrique qui croient en son vrai potentiel et participent à renforcer le génie de la jeunesse de ce continent, où 24% des entrepreneurs sont des femmes et 13% des jeunes ». Lui à qui l'on prête un destin de premier plan affirme se tenir à distance de toute ambition politique « Président ? Cela ne fait pas partie de mon agenda ni de mes rêves ».

Parcours

12 mars 1969. Naissance à Ollombo, Congo-Brazzaville.

1982. Études à La Havane, à Cuba.

1996. Maîtrise de droit commercial à Ottawa au Canada. Postes ministèriels, puis société privée spécialisée en assurance et fiscalité.

2001. Lobbyiste pour le compte d'entreprises et de gouvernements étrangers.

2004. Création d'Orion Group SA, spécialisé dans le négoce pétrolier et diversification dans la location d’avions et de voitures avec chauffeur.

2012. Création de Forbes Afrique.

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