Télévisison
En s’associant à Mediawan sur la production de contenus originaux pour l’Afrique, Canal+ International veut notamment alimenter sa chaîne A+ en séries africaines francophones. Le groupe rêve d'un Plus Belle la vie du continent.

Seize saisons, plus de 3 900 épisodes, et une part de marché qui dépasse encore les 14 % en access : le succès du feuilleton quotidien de France 3, Plus belle la vie, fait rêver plus d’une chaîne, y compris à l’étranger. Canal+ International, qui a repositionné sa chaîne A+ sur les séries africaines francophones il y a plus d’un an, rêve de proposer un programme quotidien dans la même veine. C’est dans cet objectif que la filiale internationale de Canal+ a annoncé mi-octobre la création d’une joint-venture avec le groupe de production Mediawan pour produire des contenus originaux en français destinés au public africain.

Acquisitions à l'étranger

« Aujourd’hui en Afrique, personne n’est capable de livrer une série quotidienne à notre budget, regrette Fabrice Faux, directeur des contenus chez Canal+ International. Mediawan est un de nos partenaires depuis longtemps, ils savent faire des choses à budget maîtrisé. » Dans tous les esprits, les feuilletons qui ont fait les beaux jours d’AB Productions dans les années 1990 et qui ont conféré au groupe AB, racheté en 2017 par Mediawan, un savoir-faire indéniable dans le feuilleton quotidien low-cost. « Avec Mediawan, nous avons une première commande de principe. Il y a un engagement fort à produire une série quotidienne », assure Fabrice Faux, selon qui la diffusion d’un tel feuilleton sur A+ pourrait intervenir « au plus tôt en 2021 ».
Pour l’heure, pour alimenter sa chaîne A+, Canal+ International multiplie les acquisitions à l’étranger, notamment en Angola et en Afrique du Sud.

Les séries sont ensuite doublées pour l’Afrique francophone, « mais il y a un côté étranger dans ces séries », pointe Fabrice Faux. C’est le cas par exemple de la série Mara, une femme unique, une telenovela portugaise, dont la deuxième saison a été diffusée sur A+ à l’automne 2018.
La chaîne diffuse aussi des productions africaines francophones, comme Ma grande famille, remake de la série à succès d’Akissi Delta, Ma famille, diffusée dix ans plus tôt, et qui aborde en 469 épisodes de 26 minutes des sujets de société avec humour, comme la santé ou l’éducation. Au total, la production originale représente un quart des 1 000 heures de programmes frais par an qui composent la chaîne, le restant étant composé d’acquisitions.

« Les séries africaines francophones sont les plus populaires. Il y a un vrai besoin de production de séries locales adaptées à A+ », dit encore Fabrice Faux. Pour Ma grande famille, la chaîne, accessible à tous les abonnés de Canal+ en Afrique (plus de 4 millions d’abonnements actifs), a payé 4 000 euros l’épisode de 26 minutes, contre 50 000 euros l’épisode pour une production originale sur Canal+ Afrique et 500 à 1 000 euros pour l’acquisition d’une télénovela brésilienne par exemple. « 4 000 euros l’épisode, ça implique de tout localiser », pointe le directeur des contenus. Ce sera d’ailleurs l’un des défis de Mediawan pour pouvoir fournir à A+ un feuilleton quotidien : implanter un studio en Afrique pour pouvoir tourner quelle que soit la météo.

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