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Flou dans la TV publique
06/11/1998Mediapolis Ressources s'est livré à une étude sur le positionnement marketing des quatre chaînes publiques. Conclusion: elles occupent toutes le même petit territoire, ciblant des publics âgés et plutôt féminins. Entretien avec Nadine Mejdeber, directrice des études de Mediapolis Ressources.
N'êtes-vous pas sévère avec les chaînes publiques? Nadine Mejdeber. Ce n'est pas de la sévérité. Les chaînes du service public ont un vrai problème, en particulier France2. La chaîne a été tiraillée depuis des mois entre ses différents directeurs de programmes et n'a pas pu conserver une ligne éditoriale cohérente. Depuis septembre, il y a eu des innovations, mais elles ne sont pas porteuses d'audience sur le court terme. Faites-vous le même constat sur France3? N.M. La programmation de France3 fait le grand écart. Dans la journée, elle vise les cibles plutôt âgées, avec des programmes de proximité. Le soir, elle propose des émissions que l'on verrait davantage sur Arte, destinées à un public plus CSP+ et plus jeune. Plus largement, dans le service public, les émissions sont interchangeables, avec des chaînes mal positionnées les unes par rapport aux autres et des identités floues. Le projet de loi peut-il changer les choses? N.M. Avec la création d'un holding, les chaînes devront clarifier leur positionnement pour que chacune justifie sa place sur le marché. Une meilleure ligne éditoriale constitue à l'évidence un moyen d'optimiser sa part d'audience. Entretien: L.G.