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La majorité plurielle est très divisée
22/01/1999atherine Trautmann a bien du mal à trouver un consensus autour de son projet de loi. Seule certitude : la mission Bredin est ajourné
Le projet de loi sur l'audiovisuel n'en finit plus de diviser les barons de la majorité plurielle. Ne serait-ce qu'au sein du parti socialiste, deux camps se font jour. D'un côté les partisans, comme Jack Lang, d'un volet sur le secteur privé ajouté à celui sur l'audiovisuel public. De l'autre ceux, comme Michel Françaix, pour qui le débat privé n'est pas mûr. Résultat, même à Matignon, «l'optimisme» de mise courant décembre a cédé la place à un «attentisme». Tout est dans la phraséologie. Autrement dit, si la consultation menée par Catherine Trautmann ne devait pas aboutir, la loi ne verra pas le jour. Toutefois, si une loi est indispensable pour la constitution d'un holding de service public et l'allongement du mandat du superprésident, la réduction de la publicité sur France2 et France3 pourrait être inscrite dans la prochaine loi de finances. Quant à la transposition de la Directive Télévision sans frontières, elle peut être votée dans un autre cadre. Pour l'heure, la ministre de la Culture continue à consulter la majorité, pour un résultat attendu à la fin du mois.«Mais le débat est mal engagé,estime un parlementaire.Théoriquement, on consulte avant de concevoir un texte, pas après.»Seule certitude, la mission confiée à Frédérique Bredin fin novembre est «mise en sommeil». Supposée réfléchir à de nouveaux modes de financement du service public, la député de Fécamp n'avait d'ailleurs pas reçu d'ordre de mission officiel. À l'annonce de cette nouvelle, plusieurs parlementaires se sont demandé si Catherine Trautmann n'allait pas connaître le même sort. Mais Lionel Jospin doit procéder avec prudence. Le remplacement de Catherine Trautmann pourrait bien faire grincer les dents des rocardiens, pour lesquels elle assure un rôle de coordination. Dans une majorité déjà divisée, un tel risque ne se prend pas. L.G.