C'est la question que se pose Olivier Mongeau dans l'éditorial de la semaine.

Les Cannes Lions ont atteint cette année un record en nombre de Lions distribués. Bravo? A voir. Car au risque de gâcher la fête, on est fondé à se demander à quel jeu au juste, et selon quelles règles, les agences sont désormais invitées à participer.

 

A force de multiplier les catégories, les organisateurs du Festival international de la créativité atténuent la lisibilité des palmarès. Comme si ce nuage de récompenses créait un rideau de fumée, ou fabriquait un décor derrière lequel est donnée la vraie pièce – celle du business, à l'abri des regards, à l'écart des flonflons.

 

L'analyse des palmarès confirme une tendance qui, là encore, n'est hélas pas nouvelle: à mettre en exergue les créations anecdotiques, marginales ou fantomatiques, laissant parfois dans l'ombre les vrais travaux réalisés pour de vraies marques et qui ont vraiment rencontré une vraie audience, les jurys jouent un jeu dangereux.

 

L'industrie automobile l'a certes démontré de longue date: le rôle des prototypes est très utile, mais les règles sont clairement énoncées. Et la voiture de l'année n'a jamais été un prototype.

Ce festival est-il devenu une dévorante «cash machine»? Une étape de plus sur le circuit mondial des meetings de cadres dirigeants? Une foire exposition du prototype, un gigantesque concours Lépine de la communication publicitaire?

 

Ces questions méritent des réponses. L'heure est sans doute venue d'une clarification. Car pendant une semaine, les Cannes Lions sont le point de ralliement de toute une «industrie», des directeurs marketing aux producteurs, des directeurs de création aux journalistes spécialisés. La responsabilité des organisateurs est engagée. Celle des agences et des marques aussi.

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