Édito

Il y a des points d’interrogation qui font du bien. Quand les chasseurs s’auto-déclarent: «premiers écologistes de France», on peut avoir un doute. C’est pourtant le sens de la campagne de la fédération nationale des chasseurs qui s’affiche dans le métro depuis lundi 27 août. Photos géantes d’animaux à l’appui, les chasseurs défendent leur bilan écologique: lutte contre la surpopulation de certaines espèces, aide à la sauvegarde d’habitats d’oiseaux… De là à être les premiers écologistes, il y a peut-être un fossé, pour ne pas dire une faille géante. Comme la loi est parfois bien faite, le texte du Grenelle 1 de 2007 avait prévu le cas du greenwashing: «Dès que les professionnels utilisent des arguments écologiques, ils doivent demander conseil à l’ARPP avant diffusion, précise Stéphane Martin, directeur général de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité. Nous examinons si les arguments sont proportionnés aux actions véritables de l’annonceur et si la communication est établie sur des bases prouvées». À la suite des recommandations de l’ARPP, la fédération des chasseurs a donc légèrement revu sa copie. D’abord, elle a ajouté un point d’interrogation à «Premiers écologistes de France?». Et surtout, les chasseurs ont indiqué leurs sources pour s’autodécréter champions de l’écologie : un vote réalisé auprès des auditeurs des Grandes gueules sur RMC/BFMTV, qui a abouti à 60% de «oui». Hum. Autrement dit un sondage express, sans aucune valeur scientifique. En tous cas, on ne pourra pas dire que la campagne n’a eu aucune retombée: dès le lendemain, Nicolas Hulot présentait sa démission

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