Le billet
Le billet d'humeur de notre journaliste Emmanuel Gavard.

L’hiver arrive. Les nuits sont longues, mais les journées sont loin d’être courtes. On court à droite, à gauche, et aucune terrasse ne peut désormais calmer les ardeurs de la vie citadine. Il fait trop froid. Alors on refoule toute cette énergie en émotion et on se pique de la moindre remarque. C’est ce qu’a fait le community manager de Feed., la start-up de repas en poudre, qui se targue de fournir l’équilibre alimentaire en bouteilles et barres protéinées. À un twittos qui étalait son dégoût du produit, la marque a répondu en une remarque ad hominem, pourtant bannie du langage marketing depuis longtemps… « Par transparence, peut-être faudrait-il préciser que vous avez postulé chez nous, puis passé un entretien et que vous avez mal digéré de ne pas avoir été recruté », renvoie la personne chargée du répondant social. C’est d’une part très narcissique de s’attribuer l’origine du dégoût de la personne. Peut-être n’aime-t-elle tout simplement pas les protéines en boîte depuis son adolescence ! Mais surtout, c’est renvoyer une image d’animal blessé, enfermé dans ses émotions personnelles. On sait que le monde des start-up est impitoyable, et demande force conviction et sacrifice. Mais n’oublions jamais que le plus grand danger consiste à se prendre au sérieux. Et que la meilleure arme dans ce bas monde réside dans la dérision. Alors si on vous frappe sur le tweet droit, tendez le tweet gauche !

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