Édito

Chaque week-end, c'est devenu un triste rituel. Cela démarre par des messages d'encouragement sur Twitter le samedi matin : « une pensée pour mes confrères qui vont couvrir les manifestations aujourd’hui... » Comme si les journalistes montaient au front. Le samedi soir, c'est l'heure du bilan : une journaliste de La Voix du Nord agressée à Lille, un reporter de BFMTV insulté et malmené à Paris et un autre à Rouen… Un sombre décompte des agressions. Le dimanche, c'est le jour de l'indignation. Les directeurs de rédaction montent au créneau pour défendre leurs ouailles. Comme Alain Weill, patron d’Altice, le 29 décembre : « Stop à la violence contre les médias. Oui aux manifestations, non aux agressions physiques contre les journalistes ». En vain. Dès le week-end suivant cela recommence. Comment arrêter cette mécanique infernale ? Pourquoi tant de haine ? Non, aucun média français n’a vu venir le mouvement des Gilets jaunes, et l’ampleur qu’il allait prendre. Oui, les médias ont clairement sous-estimé le sujet de la dégradation du pouvoir d’achat des Français. Une cécité coupable ? Sans doute. Mais une démocratie moderne ne peut fonctionner qu’avec des médias forts, et des journalistes respectés. Alors une fois que le mouvement social des Gilets jaunes retombera, les journalistes devront redoubler d’efforts pour expliquer leur métier, son utilité et prouver qu’ils sont plus que jamais à l’écoute des Français…

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