Édito

Si les réseaux sociaux ont fait chuter des gouvernements, ont-ils déjà contribué à reconstruire une société ? Pas certain ! La liste des révoltes et mouvements aidés par les réseaux sociaux est longue : Facebook et le Printemps arabe, Twitter/Periscope et le mouvement Nuit debout, Facebook encore et les Gilets jaunes… Les plateformes peuvent provoquer une révolution, faire tomber un régime, amplifier un mouvement de protestation. Et pour cause : leurs algorithmes rapprochent les internautes aux centres d’intérêts communs, leur poussent des contenus qui correspondent à leurs attentes, favorisent une convergence des luttes, un regroupement des contestataires sous une même bannière. Ils ont déjà clairement réussi à précipiter la chute d’un régime : durant la révolution tunisienne en 2011. À l’époque le partage sur Facebook de vidéos de manifestants prises sur le vif, grâce aux smartphones et montrant la violence de la répression a contribué à propager le vent de révolte. Une pratique devenue presque la marque de fabrique des autres révolutions du Printemps arabe en Égypte ou au Maroc. Aujourd’hui, la façon dont Facebook est utilisé par les Gilets jaunes participe de la même logique : à la fois caisse de résonance, outil de communication et même plateforme logistique pour planifier les manifestations. Et après ? Le nouveau défi des réseaux sociaux est certainement là : se rendre utiles au renforcement de la démocratie, à l’émergence de solutions. Revenir aux sources en quelque sorte, au temps où ils s’appelaient forum internet, le lieu où l’on construit la société d’après, grâce à l’échange, au débat d’idées.

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