Édito

Pourquoi un numéro spécial transparence de Stratégies ? Parce que notre secteur a traversé une grave crise de confiance. Défiance des consommateurs vis-à-vis des produits et de l’étiquetage, des internautes par rapport à l’utilisation de leurs données personnelles, défiance des annonceurs vis-à-vis de la publicité digitale, des plateformes et aussi des agences médias (lire la tribune de Raphaël de Andreis, président de l’Udecam). En réaction, la transparence est devenue depuis deux ans le leitmotiv. Exemple avec les applications de notation des aliments, comme Yuka, qui ont poussé les marques à faire de gros efforts de traçabilité et à supprimer certains ingrédients de leurs produits. Aujourd’hui, des marques comme Fleury Michon affichent carrément le nutriscore sur leurs emballages. Car, si la première réaction des marques a été défensive, aujourd’hui certaines s’emparent plutôt de cette nouvelle donne pour décliner une stratégie marketing ambitieuse, à l’instar de H&M qui promet que 100 % des matières de ses vêtements seront issues du recyclage ou de sources durables d’ici 2030. Sur le terrain de la donnée personnelle, le bilan du RGPD est aussi plutôt positif. Mais si la transparence peut nous emmener au paradis, elle peut aussi nous conduire en enfer, comme nous le rappelle l’écrivain Marc Dugain, dont l’ouvrage Transparence sorti fin avril se vend comme des petits pains (70 000 exemplaires) : « la transparence totale relève de la psychose ! »

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