Édito

Imaginez le géant de la grande consommation, Unilever, envisageant de céder des marques ultra-rentables mais qui ne sont plus en ligne avec ses valeurs en matière de développement durable… C’était le 25 juillet dernier, dans une interview au Guardian : Alan Jope, le PDG d’Unilever, pointait du doigt les glaces Magnum, la pâte à tartiner Marmite et les nouilles instantanées Noodle… Imaginez 32 géants mondiaux de la mode (Adidas, H&M, Chanel…) lançant une « coalition pour réduire leur impact environnemental ». C’était le 25 août dernier, à l’occasion du G7, à Biarritz.

Imaginez maintenant 181 dirigeants de grands groupes américains signant une « Déclaration sur la raison d’être de l’entreprise », pour affirmer que la mission des sociétés ne doit plus se limiter à générer des profits mais prendre en compte toutes les « parties prenantes » : « investisseurs, employés, communautés, fournisseurs et clients », et l’environnement... C’était le 19 août, un manifeste publié par le Business Roundtable, l’un des plus puissants lobbys américains. Décidément, cet été 2019 a été fou à tous points de vue ! Il faut dire que l’opinion publique aussi a basculé : 72 % des Français assurent s’être « davantage intéressés aux enjeux d’écologie et avoir modifié leurs comportements dans ce sens ces derniers mois », dans une étude Harris interactive (pour RTL et M6), publiée le 2 septembre. Ce chiffre monte à 89 % chez les 18–24 ans. Des citoyens prêts à passer à l’action : « ne plus utiliser de véhicules individuels » (53 %), « ne plus prendre l’avion » (65%), « consommer moins de viande » (82%), « se passer des objets en plastique à usage unique » (95%)…

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