Mobilis in mobile
Stéphane Distinguin, président de Fabernovel, aime tellement l'enceinte Phantom, dernier-né des produits de chez Devialet, qu'il en a acheté plusieurs pour le bureau. S'il était aussi riche de Karl Lagerfeld, nul doute qu'il en possèderait lui aussi de nombreuses et qu'il en offrirait à ses proches.

Fermez les yeux. En fait, non, gardez-les ouverts, que je vous parle ou plutôt que vous me lisiez: il va s’agir de la plus belle start-up du monde. Imaginez un son que vous n’avez jamais entendu. Hum, ça non plus ce n’est pas facile. Excusez cette confusion des sens. Je suis ému. Elle est française, très française, cette start-up. Elle a même un nom à vendre des tricots de corps pour OSS117: Devialet.

 

Rue de Réaumur à Paris, en plein Silicon Sentier, dans un immeuble structure Eiffel - les mythes ne commettent pas d’erreur - vous pouvez venir découvrir la jeune (2007) entreprise aux 77 brevets. Devialet invente le futur de l’industrie de la musique et de l’audiophilie – je ne dis pas «disrupte», barbarisme trop moche pour les oreilles quand on vise la perfection sonore.

 

Quentin Sannié a bien fait de quitter le monde du conseil pour créer avec un ingénieur brillant, Pierre-Emmanuel Calmel, et quelques autres tout aussi valeureux cette entreprise dont la dernière levée de fonds de 15 millions d’euros l’année dernière a réuni l’élite du capitalisme hexagonal: Bernard Arnault, Xavier Niel, Marc Simoncini, Jacques-Antoine Granjon… Réunir au-dessus d’un berceau le patron de LVMH et celui de Free, c’est le plus beau des présages pour le mariage du luxe et de la technologie.

 

Les produits Devialet étaient réservés jusqu’à présent aux audiophiles les plus exigeants et… riches mais leur dernière merveille, l’enceinte Phantom, est nettement plus accessible (1 690 euros). La légende dit que le directeur de l’Opéra de Paris a pleuré à la première écoute. Karl Lagerfeld en possèderait 20 et les offre à ses plus proches. Will.i.am vient d’en acheter six chez Harrod’s.

 

Phantom surprend, d’abord parce qu’elle est d’un bloc, sans autre fil que celui de son alimentation électrique. Blanc nacré, c’est un objet non identifié, un genre d’aspirateur Dyson doté d’ailes de libellules, qui battent et rendent le monolithe hypnotique, protégé par des grilles «Belle Epoque» comme une machine à coudre Singer.

 

Puis vous la reliez (elles peuvent être jusqu’à vingt-quatre dans une ou plusieurs pièces, si vous en avez les moyens) à ce que vous avez sous la main, un PC ou un smartphone. Et là, impossible d’empêcher vos lèvres de rejoindre vos oreilles bouleversées. Comme une fourmi de 18 mètres, vous vous dites «ça n’existe pas». Et pourtant si. Profitez-en vite, tant que c’est encore Designed et Made in France… Parce que si j’étais Apple…

 

D’ailleurs, puisque je ne suis que Fabernovel, j’ai décidé d’en acheter pour le bureau et de les mettre en libre service pour que nos collaborateurs fassent des fêtes à 750W le week-end. Que leurs voisins m’excusent par avance mais je sais qu’ils feront la différence: ils entendront enfin le génie français!

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