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Mode, cosmétique, alimentation, disruption, souscription, machine learning… les nouveaux business models bâtis autour de la data sont légion en Californie.

Au fil des semaines, j’ai rencontré de nombreuses start-up, à différents stades de leur développement, du seeding, soutenues par des Business Angel, aux différentes levées avec des entreprises de Venture Capital.

Autour de la data en temps réel, et des modèles de souscriptions et du machine learning, quelques exemples.

Prenons l’alimentation. Instacart est une app qui propose un service de livraison épicerie dans un créneau de deux heures choisi par le client, l’équipe reçoit la visite dans ses bureaux des plus gros retailers mondiaux. Zesty livre les repas des salariés de grandes entreprises de San Francisco: en temps réel, ils savent où est la nourriture, quels repas sont commandés avec des demandes diététiques spécifiques (et des notes sur les menus par les utilisateurs) et au final une meilleure santé pour chacun. Pas étonnant qu’ils aient plusieurs PHD de data analytics dans leur équipe pour suivre leur clients entreprise chaque jour et continuer à progresser (temps de livraison, satisfaction des clients finaux).

En cosmétiques, Ipsy permet aux clientes qui ont souscrit (10 dollars mensuel) de recevoir une trousse contenant des échantillons de marques en soin, maquillage et parfums. Comme la plateforme a été créée autour de la célèbre Michelle Pham, connue pour ses vidéos aux millions de vues sur You Tube, les jeunes acheteuses sont incitées à faire savoir sur les réseaux sociaux qu’elles ont reçu leur trousse et à partager leur expérience. Elles peuvent aussi acheter les produits bien sûr en taille réelle. Ipsy comprend donc mieux ce qui plaît à ses clientes, lit ce qui se dit sur les réseaux sociaux, et affine ainsi l’assortiment de ses prochaines trousses.

Curology est en train de faire une petite révolution en soin en Californie, pour les peaux acnéiques en particulier: son modèle de souscription à 20 dollars par mois permet aux clients d’avoir une ordonnance par un dermatologue avec qui il a échangé sur le site, et de recevoir un produit conçu et dosé pour ses besoins de peau spécifiques. La collecte de données rassemblées (dont la photo de peau) permet de faire un suivi personnalisé du client dans le temps, ce qui est le rêve de bien des grandes marques.

Et la mode? Le Tote et son modèle de souscription à 49 dollars par mois permet aussi de rassembler des informations sur les clientes: leur taille bien sûr, leur style décrit avec des boards visuels et des mots en s’inscrivant, mais aussi ce qu’elles ont aimé ou pas dans les 5 pièces envoyées dans la boîte, vêtements qu’elles portent et retournent sans se préoccuper de les nettoyer quand elles souhaitent un nouvel envoi. Plus elles reçoivent de vêtements, plus l’algorithme affine les envois et peut aussi remonter aux marques de modes partenaires ce que les clientes disent des vêtements: motifs, couleur, qualité de la matière. Enfin, si une cliente craque pour l’une robe ou une veste, elle peut l’acheter avec un discount.

 

Ces entreprises génèrent déjà des revenus, et leurs investissements marchent sur deux jambes:

- le physique: Zesty rassemble dans une salle le matériel pour les repas, Curology envoie des flacons de soin, Le Tote a un entrepôt où sont rassemblés des milliers de vêtements des petits tops aux vestes et est l’un des plus gros service de pressing en Californie, Instacart repose sur des shoppers qui choisissent vos pommes et avocats avec attention.

- les algorithmes: machine learning, analyse de sentiment servent à détecter des tendances et «patterns» et mieux servir leur client, en temps réel, certaines parties sont automatisée, d’autres nécessitent la «human touch», du personal shopper à la styliste maison.

- Et bien sûr aussi la communauté: les contenus sur les réseaux sociaux générés par les utilisateurs, posts sur instagram, vidéos témoignages, tweet enthousiastes font partie de l'ADN de la marque et de son aura. La cocréation permet à ses start-up en pleine croissance de générer de nouvelles idées, en utilisant les hastags ou les imaginaires visuels les plus forts, de convertir cette conversation en «insights» de valeur pour les produits et service.

 

C’est en marche: le Tote est fier d’être défini comme «le Netflix de la mode» par les journalistes, Instacart est présenté par certains comme un futur Uber de l’alimentation, Ipsy rassemble des millions de femmes dans sa communauté engagée sur la beauté, tous viennent d’une culture tech, sont basés dans la Silicon Valley, et pensent global pour des clients partout dans le monde.

 

A chacun de se demander ce qu’il peut en apprendre à propos de son industrie. Récemment, on affirmait que les start-up Fintech allaient tuer les banques. On parle maintenant davantage d’une complémentarité, avec l’arrivée de nouveaux services financiers, touchant des clients qui n’étaient pas au cœur des priorités des grandes institutions financières.

Commencer la conversation en amont avec des start-up et les VCs qui les accompagnent ne peut que vous être bénéfique: regarder votre marché avec un nouveau regard, repérer les talents et déterminer les compétences en «data intelligence» qu’il vous faut avoir autour de vous sur la période à venir (de l’analyse à l’exploration), réfléchir aux acquisitions éventuelles un jour pour aller plus vite. Bref le plaisir de continuer à avancer et de développer votre business.

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