30% seulement des Français font confiance aux grandes entreprises

«La consommation responsable résiste, malgré le chômage en hausse et le pouvoir d'achat en baisse», constate Elizabeth Pastore-Reiss, présidente du cabinet-conseil en développement et marketing durable Ethicity. Ce dernier a publié le 2 avril son étude annuelle intitulée «Les Français et la consommation responsable».

Selon celle-ci, menée en partenariat avec Aegis Media par Kantar Media et TNS Sofres, les trois plus grandes inquiétudes des Français sont le coût de la vie (26% des personnes interrogées), le chômage et la précarité (22%) et enfin le bien-être (21%).

«Ces craintes-là étaient beaucoup moins présentes dans notre étude 2012, note Elizabeth Pastore-Reiss. On observe que l'individualisme se renforce, il s'agit de trouver les bonnes solutions pour soi.» Dans l'action concrète en faveur du développement durable, ce sont les individus qui apparaissent comme les acteurs plus importants pour 47,5% des répondants, loin devant les Etats (36%) et les entreprises (35%).

Le climat général traduit un profond pessimisme ambiant. «On pourrait presque employer le terme "dépressif"», déplore Elizabeth Pastore-Reiss. Pour 47% des Français interrogés, les choses ne peuvent que se détériorer à l'avenir.

«Nos résultats rejoignent ceux d'une étude de l'Insee publiée à la toute fin du mois de mars et qui montre que la confiance en l'avenir n'a jamais été aussi basse depuis trente ans, souligne-t-elle. Un point inquiétant que nous avons décelé réside dans la défiance envers les institutions et les grandes entreprises.» En 2013, 30% seulement de nos compatriotes font plutôt confiance aux grandes entreprises, alors qu'ils étaient 58% en 2005.

Dans un contexte marqué par les scandales alimentaires du début de l'année (affaires Findus, Ikea, Spanghero notamment), les Français ne sont en outre que 18% à trouver que les entreprises donnent assez d'information sur les conditions de fabrications de leurs produits.

«Les Français ont des attentes très fortes en matière d'information sur la fabrication des produits (composition, origine et traçabilité en particulier) et ce sur le lieu de vente, souligne Elizabeth Pastore-Reiss. C'est un point que les marques ne peuvent plus ignorer. Les gens veulent des produits plus simples et plus qualitatifs à la fois. Il existe cependant un paradoxe entre cette attente pragmatique envers les entreprises et la défiance qu'elles suscitent globalement.»

Une réponse à ces problèmes pourrait provenir d'une tendance qui émerge depuis plusieurs années déjà. Les circuits courts (31,1%) et locaux (34,5%) sont mis en avant dans le cadre de la réduction des coûts (faire des économies) et de la lutte contre le gaspillage, deux composantes de «l'achat malin». Signe des temps, 31% des Français (contre 13% en 2012) déclarent ne jamais jeter les fruits et légumes qui ne semblent pas suffisamment frais.

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