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Un vis-à-vis, pas un vice à vice
18/05/2001Créé il y a bientôt un an par un porte-parole des sans-papiers, Ababacar Diop, pour promouvoir le Net dans un quartier difficile, Vis@vis réduit-il la fracture numérique en faisant payer l'accès vingt-cinq francs l'heure? Jean d'Eudeville revendique ce principe commercial qu'il ne considère pas comme un handicap, au contraire.
Chez nous, l'heure de connexion coûte vingt-cinq francs, mais ça ne pose aucun problème aux gens du quartier (...). Nous sommes finalement moins cher qu'un easyEverything, qui annonce royalement dix francs pour quatre heures. Dix francs, mais cinq francs par page imprimée, cinq francs pour mettre une disquette, cinq francs pour l'enlever, quinze francs minimum pour faire du traitement de texte, etc. Chez nous, avec vingt-cinq francs, vous avez accès à toutes les fonctionnalités de base d'un micro-ordinateur, et il y a en permanence un service de conseil et d'information. C'est de l'accompagnement individualisé. Nous n'avons pas installé de logiciel de filtrage sur les postes, mais nous interdisons le surf sur des sites pornographiques, même aux adultes, parce qu'il y a souvent des enfants à côté (...). La politique du cybercafé est un «vis-à-vis»... et non un «vice à vice». Nous voulons faire descendre Internet dans la rue, pour qu'il ne devienne pas un facteur de désocialisation. Le cybercafé est un lieu de rencontres qui doit rester convivial. Pour la plupart, ici, c'est un point d'accès, en langue arabe, à de l'information de leur pays d'origine (...). Bien sûr, il y a aussi des sites d'information officieuse sur ce qui se passe en Algérie. Nous ne pouvons pas vérifier la fiabilité de ces contenus et nous savons que certains utilisateurs viennent rechercher ces informations en particulier. Mais c'est du droit à l'information.» En collaboration avec Powow.net