Prix Stratégies des jeunes créatifs 2017
C'est un team ultra-complémentaire qui remporte le Prix Stratégies des jeunes créatifs 2017. Chrystel Jung et Romain Ducos, actuellement chez BETC, ont séduit le jury pour leurs campagnes dans l'air du temps aux supports variés.

Certaines alliances sont des évidences. En voyant la complicité de Chrystel Jung et Romain Ducos, il est difficile de croire qu’ils n’ont pas toujours travaillé ensemble. Elle est bavarde, tentant de cacher le stress de l’interview avec des blagues tellement nulles qu’elles en deviennent très drôles, alors que lui est plus prudent, son côté sociable résonnant dans sa manière de s’exprimer. 

Pour elle, la publicité a été une évidence. «Je voulais être mannequin, au départ, mais je suis trop petite, plaisante la conceptrice-rédactrice (CR). Plus sérieusement, j’ai toujours voulu faire de la pub, depuis que je suis adolescente. J’aime ce secteur parce qu’il n’y a pas de routine, à chaque fois qu’on prend un sujet, c’est une nouvelle aventure.» Pour lui en revanche, le chemin vers la publicité n’était pas tout tracé. «C’est mon parcours qui m’a mené vers la publicité. Pendant mes études de design, je me suis rendu compte que la pub permettait de toucher à tout», raconte l’intéressé. 

Chacun avec ses inspirations – elle est fascinée par les gens, lui par le cinéma –, apportant ainsi un petit plus à ce joyeux duo qui a conçu les campagnes «La Pire Photo de permis» pour Sixt, «Fear the Walking Dead» pour Canal+ ou encore «Do not disturb» pour Ibis. «Nous sommes très différents dans nos références, mais nous avons la même vision de la publicité. D’ailleurs, nous aimons les mêmes campagnes. On est le yin et le Jung», s’amuse celle dont le nom complète presque parfaitement le yin. Au quotidien, «on ne prend pas de pincettes, on se dit les choses. Je pense, de toute façon, qu’on ne peut pas être en team si on n’ose pas être honnête l'un envers l'autre, c’est comme dans un couple», considère Romain Ducos. 

«Des budgets qui font rêver»

C’est avec un diplôme de L'institut supérieur des arts appliqués que Chrystel Jung débarque chez JWT Paris, où elle passe près de quatre ans en team avec un autre binôme. Ensemble, ils s’inscrivent à un Prix de jeunes créatifs et Olivier Apers, directeur de la création de BETC, repère leur book. Il leur envoie un message sur Facebook pour les rencontrer et le team intègre l'agence. Après deux ans chez BETC, le premier «mari» de la CR divorce pour changer de carrière et un nouveau team créatif se forme. «J’ai moins d’expérience que Chrystel, j’ai eu cette chance d’entrer chez BETC en sortant de l’école. J’ai commencé à travailler avec plein de binômes, dont Chrystel, et naturellement, nous avons commencé à bosser ensemble quand elle s’est retrouvée seule», indique Romain Ducos.

Une chance effectivement de débuter dans une des agences les plus attractives du marché. «J’avoue qu’avant d’arriver, j’avais peur de la grandeur de l’agence. Mais au final, on n’a pas du tout le sentiment d’appartenir à une structure de 1 000 personnes. C’est sans aucun doute l’agence la plus créative du moment en France. Nous travaillons sur les budgets qui font le plus rêver en termes de création, et vis-à-vis de l’extérieur, nous avons de grandes chances de sortir des travaux qui nous mettent en valeur», reconnaît le directeur artistique. «Tout est fait pour bien bosser: les bons locaux, les bons managers, les bons sujets, les bons commerciaux. Chez BETC, il y a la vitrine des travaux qu’on envoie aux prix, mais tout ce qui sort de l’agence, même la plus petite bannière, est soigné, crafté. On n’a jamais honte de ce qu’on sort. Et il ne faut pas oublier ce que signifie les lettres de BETC… Les fondateurs sont des gens brillants, comme les dirigeants d’ailleurs», confie Chrystel Jung. 

La capacité de trouver des solutions

Ce qui explique que quand on leur demande qui sont les personnes qui leur ont le plus apporté sur le plan professionnel, ils répondent sans une once d’hésitation Olivier Apers et Stéphane Xiberras. «Ce sont deux personnalités différentes, mais ils sont brillants, ils connaissent le métier, ils sont carrés. Personnellement, j’ai besoin admirer mes boss pour bien travailler», confie la conceptrice-rédactrice. Et BETC étant une énorme machine, ce ne sont pas les directeurs de création (DC) qui manquent. «On travaille avec pas mal de DC et chacun a sa façon de faire, donc on est obligé de s’adapter, mais c’est super parce que ça nous challenge. Un DC idéal, pour nous, est celui qui nous laisse réfléchir sans trop empiéter sur nos idées. La clé, c’est qu’il faut qu’il nous fasse confiance et il doit aussi avoir la capacité de trouver des solutions quand il y a un souci. C’est en ça qu'on admire Stéphane, parce qu’il est fort pour trouver des solutions. Quand il y a un souci, on s’installe dans une salle et on n’en sort pas tant qu’on n’a pas trouvé d’issue.»

Côté création, le duo avoue admirer des travaux auxquels ils n’auraient pas pensé – «Find your greatness» ou «Time is precious» de Nike, «After hours athlete» de Puma, «If it’s not for you it’s not for you» pour le Festival du film indépendant. «Si on devait faire des catégories, comme dans les prix, on dirait qu’on aime les marques de sport, les campagnes drôles et les films décalés qu’on peut voir en Amérique latine. Sur la sélection de Cannes cette année, ça ne va pas être très original, mais on a adoré «Meet Graham» et «Fearless Girl».» 

Si, à l’évidence, tous deux sont de fervents admirateurs de leur agence, ils avouent être attirés par celle qui fait rêver la majorité des jeunes créatifs: Droga 5. «N’importe quel créatif sain d’esprit voudrait y aller», confie le team. Pour autant, si vous n'êtes pas David Droga, il vous faudra beaucoup d’énergie pour leur faire quitter les magasins généraux.

Les précédents lauréats

2016. Nagzol Atharinejad et Hélène Boudin (McCann Paris)

2015. Mathilde Fallot et Gullit Baku (BETC)

2014. Salomé Jestin et Charles-Henry Joyaut (Ogilvy)

2013. Julien Deschamps et Jordan Lemarchand (BETC)

2012. Alexis Benbehe et Pierre Mathonat (DDB Paris)

2011. Baptiste Clinet, Nicolas Lautier et Florian Bodet (Ogilvy)

2010. Pierre Dupaquier et Clément Durou (La Chose)

2009. Alexis Benoît et Paul Kreitmann (CLM BBDO)

2008. Mohamed Bareche et Daniel Perez (TBWA Paris)

2007. Stéphane Soussan et Julien Kossowski (DDB Paris)

2006. Eve Roussou et Clémence Cousteau (TBWA Paris)

2005. Céline Landa et Benjamin Marchal (DDB Paris)

2004. Charles Guillemant et Patrice Lucet (BBDP & Fils)

2003. Emmanuelle Maliakas et Fabien Chiaffrino (Saatchi Paris)

2002. Xavier Beauregard et Vincent Pedrocchi (BBDP & Fils)

2001. Yves-Éric Deboey et Mathieu Degryse (CLM BBDO)

 

Les autres nominés 2017 

Alice Nobel et Hanna Larue (Buzzman)

Benjamin Homsy et Flora Sagnes (McCann)

Salomé Voldoire et Korantin Grall (Ogilvy Paris)

Julia Deshayes et Léna Monceau (TBWA Paris)

Théophile Robaglia et Joseph Rozier (CLM BBDO)

Philippe Lesesvre et Jules Perron (Herezie)

Aurélien Bigot et Benjamin Le Coz (Les Gaulois)

Benjamin Coché et Andrea Teixeira (Serviceplan)

Laëtita Baillat et Elise Bouis (We are social)

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