Le billet
Le billet d'Amaury de Rochegonde, journaliste à Stratégies.

Caméra banalisée. C’est aujourd’hui une habitude de travail : les journalistes de télévision, et même l’AFP, ne travaillent plus en arborant le nom de leur média ou avec des caméras siglées dans les manifestations. Le risque est trop grand de se faire insulter ou maltraiter. Mieux, BFM TV mais aussi CNews ou CNN ont recours à des gardes du corps quand ils filment les manifs de gilets jaunes. Comme dans les zones de guerre sauf que, en l’espèce, les reporters ne portent pas de dossard « press ». Dimanche matin, au lendemain des violences qui ont occasionné la dégradation de nombreuses banques, enseignes et abribus (une centaine sur les deux samedis selon JC Decaux) l’un d’eux, un grand black qui travaille pour la première chaîne d’info, a expliqué à Stratégies que cela faisait deux ans qu’il escortait les journalistes de télé. Il a « couvert », me dit-il, les cheminots, Tolbiac… Seul problème, quand le manifestant ne peut plus distinguer un journaliste d’un homme qui filme, il peut confondre son travail avec celui des policiers en civil qui cherchent à identifier les fauteurs de trouble. Ce qui ne peut qu’accroître l’hostilité des manifestants et /ou des casseurs vis-à-vis des médias.

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