Télévision
Pour vendre le Cube, la nouvelle «box» de Canal+, BETC a conçu un film de SF à grand spectacle. Avec une production qui dépasse de loin tous les autres spots de la chaîne cryptée depuis douze ans. Delphine Le Goff @DelphineLeGoff1

On y passe d’un soleil de plomb à la grêle, et des trombes d’eaux aux arcs-en-ciel rien qu’en une journée. «Un temps dégueulasse pendant quatre jours, la panique pour les chefs opérateurs», soupire Olivier Apers, directeur de création chez BETC Paris. La tellurique Islande a servi de décor au dernier spot Canal+, qui sort le 21 juin sur les écrans et promeut le Cube, nouveau décodeur design et high-tech de la chaîne cryptée, qui promet rien de moins qu’«une expérience de télévision».

Une expérience publicitaire aussi? «On a fait un truc de gros Ricains», résume Stéphane Xiberras, président et directeur de la création de l'agence. Voix off rocailleuse, bande-son ultradramatique, le film, pensé comme une bande-annonce de blockbuster, montre des factions d’hommes et de robots à la recherche d’un précieux cristal… qui permet d’activer le Cube de Canal+, pour le plus grand bonheur de ses utilisateurs, tranquillement installés dans leur salon.

Galaxie de références

«Notre inspiration puisait clairement ses sources dans la science-fiction moderne: on n’allait pas tourner dans la mer de sable, avec des robots au ralenti ou des hommes-ours», explique Olivier Apers. Et Stéphane Xiberras d’égréner une galaxie de références: «On a pensé à Tron, à l’idée du monde à l’intérieur des mondes, en se rapprochant d’Oblivion, avec des exosquelettes à la Edge of Tomorrow, des robots échappés de District 9…»

C’est à la vitesse de la lumière que le spot, réalisé par Antoine Bardou-Jacquet (Partizan), a dû être mis en boîte. «Canal nous a briefé en “crash”, au dernier moment: trois mois avant le lancement, alors que d’habitude c’est six mois, voire huit. Tel que vous me voyez, je m’occupe déjà de Noël…», raconte Stéphane Xiberras.

Moyens astronomiques

Préparation-marathon pour une production plus lourde que pour aucun autre des nombreux films Canal réalisés par BETC depuis douze ans, avec 200 personnes mobilisées. «Quand on se lance dans la SF, genre peu pratiqué dans le cinéma français, soit c’est parfait, soit ce n’est pas la peine. Pas question de réaliser une pâle copie de Gravity», lâche Stéphane Xiberras.

Les geeks et les techno-addicts –que la chaîne entend séduire avec son Cube– ne le pardonneraient pas. «Nous avions la volonté d’aller tourner en Islande pour que le décor naturel s’impose de façon grandiose à l’image. La post-production a davantage porté sur les "characters" [personnages]. Même si nous n’avons pas opté pour la CGI (Computer-Generated Imagery) mais avons tourné en direct», détaille Olivier Apers.

Lumière réfléchie

Avec des sueurs froides. Pour la scène de l’allumage du réseau interne du Cube, qui a nécessité «70 prises, pour que la petite lumière soit exactement comme on la voulait», souligne Olivier Apers. Mais surtout pour les deux jeunes créatifs à l’origine de la campagne, le directeur artistique Sophian Bouadjera et le concepteur-rédacteur Lucas Bounéou, fraîchement arrivés de Publicis Milan et qui signent là leur première campagne pour BETC. «Ils avaient un peu peur», sourit Stéphane Xiberras, qui précise que «pour cette campagne Le Cube, ils avaient évidemment en tête le monolithe de 2001». L’odyssée créative?

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