Jeux vidéo
Pour le lancement de Ghost Recon Wildlands, Ubisoft a fait appel à DDB Paris et s'est offert les services du réalisateur John McTiernan. Au menu: pluies de billets, gros bras et meurtres sanglants...

Ghost Recon Wildlands est l'histoire d'une équipe de la CIA débarquée en Bolivie pour débarrasser le pays d’un cartel ultra-violent. La campagne de promotion du jeu vidéo d'Ubisoft, créé par le romancier américain Tom Clancy et dont la sortie est prévue le 7 mars, a été l'occasion pour l'agence DDB Paris de changer quelque peu les codes du secteur. «La difficulté est qu’Ubisoft diffuse déjà de nombreuses images en teasing de son côté. L’idée a donc été de restituer l’univers du jeu en montrant à quoi ressemblait la vie des locaux avant l’arrivée de la CIA», explique Alexander Kalchev, directeur de la création de DDB Paris, à la manœuvre avec les créatifs Alexis Benbehe et Pierre Mathonat.

Pour se démarquer, l’agence n'a pas conçu un film en 3D mais une mini-fiction avec de véritables acteurs…«Il y a quelque chose de frustrant quand tu prends des images 3D: tu appuies sur un bouton et tu as ce que tu imaginais. La beauté d’un film, c'est l’imprévu. L’autre élément déclencheur, c’est qu’on voulait quelque chose de réaliste pour rendre compte des émotions. Or des études ont montré que notre cerveau rejette les visages des personnages 3D qui sont trop réalistes.»

Tourné près de Barcelone en quatre jours, le film a nécessité une équipe importante, «comme pour un film de cinéma». Le casting a été primordial, avec un mélange d’Espagnols et de Mexicains. «Nous sommes allés chez des tatoueurs pour avoir des personnages vraiment “tough”.» C’était plus facile de procéder ainsi. Vu qu’ils ne parlent pas dans le film, nous avions juste besoin qu’ils aient une gueule.» Anecdote: le grand gaillard qui brûle froidement un pauvre homme est un ancien braqueur de banque qui a fait de la prison il y a une vingtaine d’années.

Génie autiste

Mais la star du film reste son réalisateur John McTiernan, à qui l'on doit À la poursuite d'Octobre rouge, Piège de cristal ou Basic. «Nous avons voulu la même ambiance que dans les films d’action de notre adolescence. McTiernan était idéal.» La difficulté a été de trouver le réalisateur qui s’est éloigné des projecteurs depuis une dizaine d’années suite à un procès contre le FBI. «Nous avons mis un mois à le trouver, il n’a même pas d’agent.» Travailler avec lui aura été une expérience inoubliable pour l’équipe qui le définit comme «un génie un peu autiste» qui construit ses story-boards comme des partitions musicales avec des images de tailles différentes en fonction de leurs importance et durée. «Il est impressionnant. Il a fait comme s’il tournait un long-métrage. Avec les acteurs, qui ne l’étaient pas toujours et ne parlaient pas anglais, il a joué l’action physiquement et a réussi à leur faire sortir des émotions vraiment intenses. Chaque scène a été tournée en deux ou trois prises, pas plus, et il n’a pas regardé les retours une seule fois.»

Une manière vintage de procéder, comme pour les effets spéciaux du film, quasi inexistants. «Il n’y a presque pas de postproduction. On a utilisé des bulles qui explosent pour le sang…» Les tatouages des acteurs qui n’en avaient pas déjà ont été faits par un artiste. «Le jeune qui balance les billets dans la rue a fait peur à un vendeur de hamburgers qui lui a demandé ce qu'il voulait, comme s'il allait tuer tout le monde!» Calm down! Avec McTiernan, Bruce Willis n'est jamais bien loin pour sauver la veuve et l'orphelin...

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