« C’est un tournage qui réunissait tous les ingrédients pour que quelque chose se passe mal », lâche Éric Pierre, directeur de création de TBWA G1. Il faut dire que pour le film du nouveau Nissan X-Trail réalisé par Reynald Gresset (La Pac), l’agence a frappé fort avec un film racontant l’histoire d’une famille dévalant un volcan en voiture et... en luge ! « Aux États-Unis, des études ont prouvé que les enfants passent moins de temps dehors que les prisonniers. Le meilleur moyen de les faire sortir est de les entraîner à l’aventure, mais notre but n’était pas de les emmener à Disneyland. Il nous fallait une véritable aventure dans un environnement inhabituel pour avoir des images spectaculaires. On voulait sortir du cliché de la gentille famille ».
G1 a choisi l’Islande comme lieu de tournage pour le Nissan X-Trail. Dans ce joli pays où les saisons défilent dans une même journée, la poussière est omniprésente, les mouches envahissent tout au point de devoir porter des filets pour ne pas en avaler une et, cerise sur le gâteau, il y a un risque quotidien de subir une éruption volcanique.
Nissan « remonte la pente »
« Comme si ça ne suffisait pas, on a aussi eu l’idée de faire un film avec des enfants ! » Trois enfants castés en Islande. « Ils sont habitués à ces paysages et n’avaient donc aucun souci à faire de la luge sur un volcan. Ils étaient ravis. On a pris des doublures mais seulement pour certaines scènes. » Ce sont donc les enfants qui dévalent le volcan sur des luges pensées spécialement pour l’occasion. Les producteurs ont d’abord contacté une société spécialisée dans les vacances extrêmes qui leur a révélé la recette secrète pour une luge manoeuvrable sur de la cendre. Sauf que la cendre n’étant visiblement pas la même partout, les luges ne descendaient pas assez vite sur le volcan islandais... Il aura fallu 15 jours pour trouver un système efficace. Pour encore plus de vitesse, les luges ont été tirées par des quads. Pour ce qui est de la Nissan X-Trail, contrainte de descendre une pente à 60 %, elle a dû être attachée avec un treuil pour pouvoir remonter la pente. Au sens littéral.
Finalement la seule véritable difficulté rencontrée par l’équipe aura été la météo qui a fait perdre trois jours de tournage. Agence, client, préparateurs auto, cascadeurs et une grosse équipe technique locale (une centaine de personnes) ont travaillé pendant plus de deux semaines sur place (il a fallu un mois de préparation). « L’Islande est un pays cinématographique, beaucoup de longs-métrages sont tournés là-bas toute l’année donc leurs équipes sont performantes. »
En plus d’un tournage d’envergure, Digital District s'est activé en post-production : effacer les câbles, ajouter de la fumée, enlever de la neige, ajouter des volcans dans le fond et surtout modifier la lumière. « La lumière est vraiment changeante là-bas. En plus, nous avons tourné fin juin et c’est la période où les journées sont les plus longues, donc on a tourné à des heures improbables. »
Fierté côté musique : après de longues discussions, l’agence a réussi à convaincre le groupe islandais Sigur Rós de lui prêter un son... en échange d'un partenariat avec un festival de musique qu'ils organisent. Échange (malin) de bons procédés.