Carte Blanche
Christophe Pradère Le fondateur et directeur général de l'agence BETC Design puise sa créativité au cœur de ses nombreux voyages, notamment en Asie.

1. Le voyage
« Se déplacer renvoie à cette curiosité du nomade en quête d'autres horizons. L'idée de mouvement, le fait d'aller à la rencontre de lieux inconnus, soutiennent l'idée de déséquilibre, où les références habituelles sont brouillées. Ces découvertes viennent remettre en cause les convictions. Au final, ces pertes de conviction finissent par renforcer les valeurs qui nous animent réellement. Le voyage permet à la fois une introspection de soi et une découverte de cultures sociales et économiques différentes de celles qui nous entourent habituellement. Et professionnellement, cela rejaillit aussi sur la capacité à mieux appréhender la représentation et les valeurs des marques. »

2. L'Asie
« Cette région du monde correspond à mon premier voyage initiatique réalisé dans le cadre de mes études, il y a maintenant plus de 30 ans. J'ai notamment étudié au Japon, qui à cette époque était un pays à son apogée économique, à la pointe de la création et l'innovation. Je suis ensuite parti en Chine, avec un détour par la Corée du Sud. Cela m'a permis de visiter successivement un pays dans toute sa gloire, le Japon, un autre au début de sa croissance, la Corée, et enfin un autre dont les structures étaient encore archaïques, la Chine. J'ai appris à connaître ces sociétés fondées sur l'idéalisme du projet de bâtir, et régies par cette culture de l'implicite. La simple maîtrise de la langue ne suffit pas pour communiquer, il faut connaître certains codes. L'esprit, le contexte prennent par exemple une place importante dans les relations. »

3. Les arts appliqués
« Enfant, je souhaitais devenir archéologue, déjà habité par l'envie de découverte, de retrouver quelque chose d'oublié comme une cité enfouie, avec cette idée de lui redonner vie. Une créativité que je retrouve dans mon métier de designer. Un point commun d'ailleurs à beaucoup de mes passions, comme la photographie, la cuisine, la bande dessinée... J'ai appris à aimer la photographie à travers la mode. La photo de mode reflète une société avec ses humeurs, à contrario de la mode couture, un microcosme qui ne se montre pas et surtout ne se mélange pas. Dans la cuisine, la jouissance du goût me plaît davantage que la technique. La bande-dessinée représente quant à elle un mélange de l'art illustratif et narratif. »

4. Le rugby
« Je suis originaire de la Haute-Garonne, la culture du rugby y est très présente, c'est un sport que l'on pratique dès le plus jeune âge. J'utilise souvent des métaphores rugbystiques avec une ovalisation du projet. On ne peut mener à bien un projet sans collectif huilé. Dans un premier temps, un travail de l'ombre est nécessaire, on parle de l'importance de la conquête au rugby, menée par les avants, avant de laisser place à la conclusion du travail, comme ces arrières qui doivent se transmettre au mieux le ballon pour conclure l'essai. »

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