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Les scènes de vie fantomatiques du jeu survivaliste The Division 2 s’invitent dans le monde réel en réalité augmentée au travers d’une surprenante réinterprétation créée par DDB Paris directement dans l’application Messenger.

L’histoire se déroule dans un Manhattan dévasté. Dans The Division, édité par Ubisoft, un virus, le poison vert, s’est propagé lors du Black Friday via des billets contaminés et a malencontreusement provoqué la chute des États-Unis en cinq jours. Dans le deuxième opus de la série survivaliste, disponible le 15 mars, le décor est campé sept mois après, à Washington cette fois. Le jeu raconte comment, vaille que vaille, le monde se reconstruit. Sur son chemin, le héros pourra compter sur les « Echos », non pas pour être à la page de l’actualité économique en France, mais pour revivre des scènes passées. Les « Echos » sont littéralement des échos du passé, images rémanentes faisant bégayer l’histoire au coin des rues, mais précieux indices pour la quête du jeu : un couple en train de siphonner une voiture avec une tube, des enfants jouant dans un parc avant que des coups de feu ne retentissent, un prédicateur devant un lieu de culte…

Rémanence

Pour accompagner le joueur entre les deux numéros du jeu, cette mécanique narrative est habilement reprise par DDB Paris, l’agence d’Ubisoft. Dans The Division, ces scènes sont recréées à partir des données collectées d’appels téléphoniques, des caméras de surveillance et des téléphones abandonnés. Dans l’opération de communication, tout provient de l’imagination des créatifs et de leur représentation du survivalisme. Jenna Haugmard et Jean Weessa, directeurs artistiques, Julien Kossowski, concepteur-rédacteur, mettent un an à créer cet ovni publicitaire. L’histoire se passe dans Messenger. « Nous avons écrit 50 histoires pour créer un trait d’union entre les deux jeux. Pour les découvrir, il suffit de se rendre sur le chatbot du jeu dans Messenger et surtout, de se rendre près d’un point d’intérêt : mairie, école, parc, épicerie… », décrit Jean Weessa. La force du dispositif est de fonctionner partout où l’application est disponible. Pour vivre l’expérience, il suffit alors de tendre son smartphone.

Évanescence

C’est là qu’apparaît la scène en réalité augmentée. « Nous cherchions un lien pour donner envie de jouer à The Division 2, Ubisoft est très friand d’activations innovantes, est nous avons trouvé que les “Echos” étaient une bonne manière de raconter ce qu’on voulait », raconte Julien Kossowski, complété par Marie-Élise Archambault, directrice clientèle : « On s’est demandés si on allait faire un site ou une appli mais Messenger a la force d’être déjà installé. Quant à la réalité augmentée, Pokemon Go avait déjà fait le travail ! » Pendant des mois, ils écrivent les mini-histoires et les mettent en scène eux-mêmes en se prenant en photo afin d’aider le studio Make Me Pulse à les modéliser en 3D. En réalité, Messenger n’est pas vraiment dimensionné pour ce genre d’opération. Pour réduire la taille des fichiers, la partie haute des personnages est plus détaillée que celle du bas. Pas plus mal, cela contribue à leur donner ce côté évanescent présent dans le jeu. Ce n’est pas tout. Pour promouvoir The Division 2, DDB a aussi créé un podcast de cinq épisodes racontant la survie vue à travers le regard des enfants. Grande première : il est diffusé dans un autre jeu de l’éditeur, Ghost Recon Wildlands.

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