Agences
Surnommé ainsi par ses équipes, Emmanuel Devezeaux de Rancougne, directeur général de Proximity BBDO, prise un management de proximité.

Une hache à l’entrée, des billots de bois dans le coin opposé et une tête de cerf trônant au-dessus de son bureau: bienvenue dans l’antre de «Mister Hook», à Boulogne, dans l’immeuble flambant neuf de BBDO Paris. «Mister Hook», c’est le surnom d’Emmanuel Devezeaux de Rancougne, directeur général de l’agence de communication intégrée Proximity BBDO, la principale enseigne de BBDO dans l'Hexagone. «Les créatifs m’ont baptisé ainsi parce que je leur demande tout le temps “mais quel est le hook [l’accroche] de ta présentation?”», explique l'intéressé.

Si Mister Hook peut impressionner avec son 1,92 mètre, il est, en réalité, plutôt inoffensif. «Quand je travaille sur un projet avec Emmanuel, c’est un peu comme si j’embarquais sur «Smooth Airlines», sourit Marie-Pierre Benitah, vice-présidente de CLM BBDO, en charge de BBDO Beau. Le voyage est plutôt agréable, en douceur, sans souci. Pourtant, il est capable de mener les équipes, même dans des combats difficiles, sans arrogance, ni autoritarisme.»

Emmanuel Devezeaux de Rancougne est d’ailleurs plutôt un adepte du «management by walking around» (management au contact, de proximité), plutôt que des grand-messes. «Ma culture est de venir voir les équipes, pas à heure fixe; cela permet aussi de prendre la température», raconte-t-il. Chez Proximity, il manage une soixantaine de créatifs, une dizaine de planneurs, cinquante commerciaux et des profils technos.

Bagages en soute.

L’agence, après avoir expérimenté une nouvelle organisation, avec plusieurs spécialistes de chaque discipline, est revenue à un modèle puriste, avec le classique binôme directeur artistique/concepteur-rédacteur. «Une façon de réaffirmer que l’idée créative reste au cœur, souligne son directeur général. Mais sur certains budgets on forme des trios: DA, CR et spécialistes développeurs «front» pour mobile.»

Au quotidien, le manager pousse ses collaborateurs à aller chez les clients voir les produits. «Il existe un risque important dans le digital, où les contraintes de délais sont fortes, de rester enfermé derrière son ordinateur», explique-t-il.

Et quand il recrute, il interroge toujours les candidats sur leurs façons de faire de la veille. «Beaucoup de jeunes n’ont pas une culture publicitaire et artistique suffisante, note-t-il. Je veux qu’ils aient un bagage solide, c’est crucial quand on va en présentation chez les clients. On a aussi de moins en moins le temps de s’asseoir à côté d’un nouveau collaborateur et de lui apprendre le travail. Résultat, on va le laisser se lancer et ensuite intervenir en correctif.»

Le commandant de bord de «Smooth Airlines» doit parfois se faire violence. C'est l'avis de son patron, Olivier Rippe, qui travaillait déjà avec lui dans une vie précédente, chez Accenture: «Il faut le pousser à bout pour qu’il fasse preuve d’autorité et il finit par le faire, mais il a du mal à dire «c’est comme ça». Mais son profil de chef d’orchestre polymorphe correspond bien à ce que nous demandent des clients comme Mondelèz ou P&G, qui souhaitent que nous formions des attelages d’agences, en prenant les champions dans chaque catégorie.»

Parcours

1974. Naissance à Bruxelles.

1996. Maîtrise de sciences de gestion à Dauphine.

1997. DESS médias et nouvelles technologies à Dauphine.

1998. Master of sciences in management à la London School of Economics.

1999. Consultant puis consultant senior en stratégie chez Andersen Consulting (devenu Accenture).

2005. Directeur commercial, puis directeur général adjoint chez Proximity BDDO

2010. Directeur général de Proximity BDDO.

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