AGENCE
Pascal Nessim, coprésident de l'agence Marcel, place le social au cœur de l’agence, aussi bien pour communiquer que pour manager.

«1 like = 1 euro d’augmentation pour le community manager de Marcel (Faut que j’en parle à Pascal maintenant)». «Le community manager a programmé ce post pour faire croire qu’il était pile à l’heure, en ce lundi matin»… A l'agence Marcel (groupe Publicis), la cover Facebook est une sorte de réseau social interne que les community managers utilisent pour interpeller ou taquiner leur patron, Pascal Nessim.

Et celui-ci en redemande! «J’ai mis au défi mes community managers de trouver des solutions qui fonctionnent pour animer la cover de l’agence, s’amuse le coprésident de Marcel. Une façon de stimuler leur créativité et de montrer au marché que nous sommes agiles sur les médias sociaux. Le social, j’ai toujours vu ça comme un outil de management. D’ailleurs les salariés me parlent via Twitter, Facebook, Snapchat... et l’on va parfois boire un café.»

En face de son bureau, au siège du groupe, en haut des Champs-Elysées, Pascal Nessim a installé une sorte de laboratoire social, fort de 15 community managers. Avec à sa tête un management bicéphale: Fanny Morel, directrice des stratégies, et un directeur de la création, Jacquelin Guillaume-Duverne.

Eradiquer les ego.

Avec ses 200 salariés (20 de plus qu'il y a un an), Marcel est loin d’être juste une agence sociale qui multiplierait les coups. Même si elle a brillé avec les fruits d’Oasis, elle gère des budgets comme Ray-Ban, Renault, Orange, Total, Intermarché… Mais l’antienne du patron demeure: «Faire rayonner le socheul», comme le tacle, gentiment, Fanny Morel. «C’est l’une des personnes qui incarne et porte le social à l’agence, ajoute-t-elle. Il est souvent plus à l’aise qu’un jeune de 30 ans pour parler de stratégie social media, il est passionné par le sujet et s’assied souvent à côté nous pour nous demander si tel sujet est en “trending topic” sur Twitter.»

Toujours aux aguets, Pascal Nessim ne veut rater aucune innovation. «Quand l'application Vine est sortie, il m’a envoyé un e-mail pour me demander de venir lui expliquer discrètement dans son bureau, sourit Joséphine Lipp, aujourd’hui marketing manager chez Uber France. Il y a trois ans, je l’ai formé lors de petits déjeuners pour créer son compte Twitter et aujourd’hui il m’envoie régulièrement son nombre de followers.»

Pour ce patron autodidacte, l’enjeu principal est d'«être capable d’écouter aussi bien un créatif senior qu’un gamin de 20 ans, car ce sont les jeunes qui portent les principaux changements, qui ré-enchantent notre métier». A la tête de sa tribu, Pascal Nessim revendique un management proche et direct. «Je dois lutter contre les ego, les éradiquer, pour parvenir à une cohésion globale dans l’agence, explique-t-il. Je n’ai pas de sujet tabou, qu'il s’agisse de remettre quelqu’un sur le droit chemin ou de soutenir un collaborateur chahuté par un client.»

Une proximité également soulignée par Joséphine Lipp: «Pascal laisse facilement sa chance à un collaborateur, et il peut donner rapidement des responsabilités énormes, mais ensuite on a intérêt à assurer.» Car le patron a le goût du challenge. Le défaut de ce manager, selon Fanny Morel, est de mettre «beaucoup d’affect dans ses relations avec ses collaborateurs». «Résultat, on peut très bien boire un verre avec lui, le soir, et être convoqué le lendemain dans son bureau car il y a un problème sur un budget.» Les limites du «socheul».

Parcours

1964. Naissance à Paris.

1988. Chef de produit chez L’Oréal (New-York).

1989. Crée Institutionnel design avec Philippe Simonet, agence de design, puis web, rachetée en 2001 par Publicis ; Elle devient Publicis Net.

2009. Rapprochement de Publicis Net et de Marcel ; Il devient co-président de Marcel avec Charles-Georges Picot. 

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