Evénément
Conférence, débat, job-dating, match de foot… toutes les occasions sont bonnes pour pousser la porte d’une agence, le 31 mars lors de la journée «agences ouvertes».

Comme dans La Rose pourpre du Caire (de Woody Allen), passer de l’autre côté de l’écran... d’un spot de publicité. Ou encore aller à la rencontre des acteurs qui conçoivent les campagnes, et découvrir les coulisses des métiers de la communication. Voilà le scénario de la journée agences ouvertes qui se tient le 31 mars prochain, aussi bien à Paris qu’en province ou dans les départements d’outre-mer, en tout dans plus d’une soixantaine d’agences. Comme il n’y a pas de thème imposé par l’association des agences conseils en communication (AACC), à l’origine de l’événement, les enseignes rivalisent de créativité (lire l’interview ci-dessous).

L’objectif numéro un est de faire découvrir les métiers de la publicité-communication aux jeunes, de créer des vocations, de tisser des liens, et de repérer des futurs stagiaires. «Cela nous sert à rencontrer des étudiants, à faire connaître l’agence et nos métiers auprès des écoles de commerce et des formations plus généralistes (BTS, Licence), dit ainsi Nathalie Baudrelot, DRH de l’agence Les Gaulois (220 salariés). Il y aura aussi une conférence sur le thème de l’euro 2016: quels enjeux pour les marques? Puis un match de foot opposant onze étudiants à des salariés de l’agence.» Pendant ce temps-là, en tribune, la centaine de supporters pourra discuter avec des opérationnels de l’agence…

Immersion en charrette

Au même moment chez Digitas LBI (370 salariés) les étudiants vont prendre les clés de l’agence: «150 étudiants pourront se balader dans nos 4000 mètres carrés, au fil des ateliers que nous avons créés, autour du thème de la maison, bibliothèque, coin cuisine, médiathèque…, détaille Coline Pellegrinelli, la chargée de communication. Parmi les rendez-vous, un atelier RH avec des conseils pour la rédaction du CV.» L’agence Digitas LBI a décliné son concept jusqu’au bout, puisqu’elle a même diffusé son annonce sur Airbnb: «Louez gratuitement un immeuble de 4025 mètres carrés.»

Le soir, Babel (180 salariés) organise sa «grande charrette»: «Lors d’ateliers, une soixantaine d’étudiants va plancher sur un vrai brief client, en mangeant des pizzas, expliqueCamille Cros, associée fondatrice chez Babel. Les étudiants, répartis par petits groupes, réfléchiront, coachés par des salariés de l’agence, puis ils devront défendre leurs idées devant un jury, composé du PDG de l’agence, du directeur de la création… Et tout se terminera autour d’un cocktail.»

Même approche conviviale chez Sidièse (20 salariés), agence de communication spécialisée responsabilité sociale et environnementale «RSE»: «Nous recevons entre 120 et 140 personnes, à la fois des annonceurs, journalistes, étudiants autour d’un apéritif durable voire interminable», noteGildas Bonnel, président de Sidièse. Il y a quatre bars à thèmes, avec à chaque fois des piliers de bars, experts d’un sujet (communication, développement durable…).»

En quoi ces journées agences ouvertes sont-elles utiles pour les étudiants? «Il y a un bénéfice réel pour eux, d’abord parce qu’ils sont bien accueillis par les professionnels, qui leurs accordent du temps, explique Valérie Dmitrovic, directrice nationale de l’Iseg Marketing & communication school, partenaire de la journée agences ouvertes. Cela les aide à clarifier leurs choix de métier, à décider entre agence ou annonceur, marketing ou publicité… En tout, sur cinq années de cursus, nos étudiants rencontrent d’ailleurs une centaine de professionnels: la journée agences ouvertes fait partie de ces rendez-vous importants. Certains d’entre eux ont décroché un stage, grâce à cet événement.» 

Ce premier contact noué autour d'un apéritif, d’un pique-nique ou d’un match de foot, permet bien sûr de faire tomber les barrières: «Quand je reçois une candidature et que l’étudiant me rappelle qu’il a participé à cet événement, c’est clairement un plus pour lui», dit Gildas Bonnel, président de Sidièse.

Chez Babel, les «JAO» 2014 ont permis à trois étudiants d’être pris en stage, à un jeune créatif d’être embauché en apprentissage et à une graphiste de décrocher un CDI.  

Enfin tous les ans, «il y a un ou deux parent(s) qui accompagne son enfant, lors de la journée agences ouvertes, sourit Alain Gross, fondateur de l’agence Aggelos, basée à Bordeaux (lire ci-contre). Et pour les parents aussi, il y a besoin de comprendre ce qu’est une agence de communication, de démystifier ces entreprises à part.»

Interview

« Des ateliers pour découvrir les secrets de nos campagnes»

Jean-Paul Brunier, vice-président de l’AACC et président de Léo Burnett 

 Quel est l’objectif de la « journée agences ouvertes » ?

 

JEAN-PAUL. BRUNIER. A l’origine, nous organisions la « semaine de la publicité », et comme la formule commençait à décliner, j’ai eu l’idée de lancer, il y a cinq ans, la journée agences ouvertes. Le principe : ouvrir les portes de nos entreprises, en particulier aux étudiants afin de faire découvrir nos métiers, qu’ils les aient à l’esprit ces opportunités de jobs, quand ils feront leurs choix de carrière. L’occasion aussi de leur faire aussi découvrir le monde de l’agence, un lieu en pleine effervescence, avec une culture particulière, un environnement créatif. Ce n’est jamais dans un but de recrutement immédiat : cela nous permet en revanche d’identifier des stagiaires. Or chez Leo Burnett, 80 % de nos recrutements de juniors, concernent d'anciens stagiaires. C’est aussi l’occasion de visiter plusieurs agences pour se rendre compte, que même si l’on fait le même travail, la culture d’entreprise est à chaque fois différente.

 

Cet événement ne s’essouffle pas au fil des ans ?

J-P. B. Non, d’année en année, les « JAO » gagnent de nouveaux participants, comme par exemple, Fullsix dans cette édition : il y en avait 55 en 2014 et il y en aura plus de 60 cette fois-ci. Les « JAO » attirent beaucoup d’agences moyennes et petites, aussi bien à Paris (27 cette année), qu’en région (il y en a par exemple 13 à Toulouse) et même dans les départements d’outre-mer (comme Facto Saatchi & Saatchi à la Réunion). C’est aussi un événement important pour les salariés de l’agence : l’occasion d’expliquer son métier, et chez Leo Burnett nous organisons par exemple des ateliers pour faire découvrir les secrets de nos campagnes de publicité et comprendre comment elles sont conçues.

 

 

 

Un pique-nique éthique chez Aggelos

« Nous organisons un pique-nique éthique/ RSE (responsabilité sociale et environnementale), les jeunes viennent entre 12h et 14h avec un casse-croute, nous leur fournissons le café et un verre de vin, dit Alain Gross, fondateur de l’agence Aggelos, sise à Bordeaux (14 salariés). L’occasion de débattre : est-ce que je suis prêt à traiter n’importe quel dossier, même s’il est en contradiction avec mes valeurs ? « Certains jeunes se représentent ce métier, comme très orienté publicité, très fun, et n’ont pas conscience de la responsabilité que l’on a en tant qu’agence de communication, poursuit Alain Gross. On leur soumet des problématiques : quand on organise une opération événementielle, est-ce qu’il est indispensable de distribuer des centaines de goodies venant de Chine ou encore de donner une sacoche avec deux kilos de documents ? » Parfois les JAO permettent de décrocher un travail : un ancien visiteur d’Aggelos, est devenu chef de projet, en stage, puis en poste, dans l’agence. 

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