Digital manager
Olivier Gimpel, directeur e-commerce et marque de 3 Suisses, enchaîne les projets à un rythme soutenu, pour digitaliser l’entreprise octogénaire.

Redéfinir la plateforme de marque, lancer un nouveau site, puis sa version en responsive, développer la première application tablette, puis aujourd’hui l’appli smartphone… En moins d’un an, Olivier Gimpel, le nouveau directeur e-commerce et marque 3 Suisses, a multiplié les projets, avec des premiers résultats: une hausse de 20% des clients en janvier et un passage de la 122e à la 7e place du E-shopper index (classement des sites e-commerce).

Un nouvel élan indispensable pour la marque octogénaire, qui a dû aussi en passer par un plan social important en 2014, affectant 200 personnes sur 409 salariés (une décision de justice l'a en partie suspendu). «C’est une marque qui fait partie du patrimoine, connue par neuf français sur dix, mais déclinante, et avec de nombreux défis à relever, reconnaît Olivier Gimpel, à la tête d’une équipe de 80 personnes, basée au siège près de Lille (59). 3 Suisses a une forte empreinte d’e-commerçant mais n’a pas de culture web. Pour “digitalisatiser” l’entreprise, il faut changer les mentalités et les cerveaux, avec l’acquisition de nouveaux outils et aussi un rapport au temps différent. Dans le web, une année correspond à un trimestre et je dois apporter cette vitesse d’exécution.»

Idées exigées

Selon Amandine Lefevre, responsable médias 3 Suisses, le manager brille justement par sa célérité: «Il va vite dans la transformation du business model et de la marque 3 Suisses, aidé par une vraie passion pour le digital et l’innovation, juge sa collaboratrice. Il nous a d’ailleurs assigné à tous des objectifs en matière d’innovation et de transversalité: apporter de nouvelles idées, d’autres façons de travailler avec les agences, ou avec l’interne… Il est exigeant, veut des résultats mais nous laisse faire et nous fait confiance. Il sait encourager et féliciter et n’hésite pas à taper du poing sur la table quand les délais ne sont pas respectés.»

Le directeur e-commerce est aussi direct: «C’est quelqu’un de franc et de cash, qui n’hésite pas à nous secouer un peu en pleine réunion pour aboutir à un brainstorming efficace: il nous dit “Sortez-moi tout ce que vous avez dans la tête, je veux des idées d’ici une heure”, relate Alexandre Douchez, responsable trafic de 3 Suisses. Il nous responsabilise beaucoup sur nos missions, les enjeux de la nouvelle dynamique et de la digitalisation de la société. Et il me laisse prendre des risques et piloter mon job comme je l’entends.»

Accent britannique

La philosophie d’Olivier Gimpel: «Fixer un cadre général, une direction, pour ensuite faire confiance à l’expertise de ses salariés, qui doivent être meilleurs que lui», dit-il. Le manager, baptisé «Oliver» ou «Mister Gimp» par ses troupes, a eu un parcours très international avant de rejoindre les 3 Suisses: Sydney, Stockholm, Londres… Et a importé d’outre-Manche une méthode de recrutement aux accents britanniques: «Au-delà des compétences, je veux savoir pourquoi un candidat nous rejoint (Why?), s’il croit en notre projet, en ses propres savoir-faire (“Believe”?) et si j’aimerais bien boire une bière avec lui/elle? Comme nous serons forcément amenés à traverser des moments difficiles, autant bien nous entendre», sourit Olivier Gimpel. D’ailleurs, le manager refuse toujours d’organiser le premier entretien par Skype: «C’est avec des gens que je vais travailler, pas avec leur image numérique», conclut-il.

Parcours

1963. Naissance à Paris.

1990. Directeur France puis DGA Australie de Bradford Exchange (VPC)

1998. MBA de l’ESCP.

1999. Directeur marketing et e-commerce Redcats UK, puis DG de La Redoute UK

(Groupe Kering).

2010. COO de Photo Me International.

2014. Directeur marque et e-commerce 3Suisses.

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