Digital manager
Nouveau directeur des activités digitales du groupe Les Echos, Clément Courvoisier prône un fonctionnement en mode projet et un management de l’agilité.

Clément Courvoisier est un homme pressé. Son credo? «Comment sortir deux fois plus de projets deux fois plus vite.» A bientôt 33 ans, ce centralien, passé par l'agence OMD, Le Figaro et PSA, vient d’être nommé à la tête de la nouvelle direction digitale médias et e-business du groupe Les Echos après en avoir été l'éditeur du pôle finance et business. «Dans le digital, le facteur temps est le plus important, mais il est souvent sous-estimé. Un projet qui sort en deux mois au lieu de quatre n’est pas seulement mieux, il est deux fois mieux», estime le dirigeant qui fait de l’agilité son maître-mot.

Et pour lui, une entreprise ne peut être agile dans le monde digital que si elle est réactive mais aussi créative. «L’un des rôles du manager est de pousser les gens à sortir leurs propres idées et donc à dépasser les barrières qu’ils se mettent, comme de ne pas se considérer comme assez expert ou ne pas oser lancer une idée dans un autre domaine que son travail actuel», insiste-t-il, lui qui a sous sa responsabilité une cinquantaine de personnes. Meilleur exemple, ce salarié du groupe – dont il ne veut pas donner le nom – qui a 30000 fans sur Facebook à titre personnel et que Clément Courvoisier n’hésite pas à solliciter sur des projets concernant les réseaux sociaux, même si cela n’a rien à voir avec le travail que ce collaborateur effectue au quotidien.

Aller deux fois plus vite

«Le premier générateur d’idées est la rencontre informelle et le rôle du manager est de savoir détecter une idée pour la faire entrer dans un process, qui peut déboucher sur un projet de création, voire la création d’une business unit en cas de besoin récurrent», explique-t-il. C’est ainsi que le groupe Les Echos a créé en janvier dernier un département data, passé du mode projet à une entité propre en moins de six mois. «Le mode projet est efficace car il permet d’aller vite sans perdre d’énergie en interne», martèle cet ingénieur de formation qui dit avoir beaucoup appris sur cette façon de travailler dans le cadre de ses études.

La clé? «Savoir réunir des compétences multi-disciplinaires, mêlant rédactionnel, technique et marketing, avec une équipe réduite et une gestion rigoureuse du projet, que ce soit en termes de planning ou du circuit de décision. Une bonne connaissance du mode projet permet d’aller deux fois plus vite», martèle-t-il.

Goût du risque

«Il fait preuve d’une grande curiosité. Il n’y a qu’à regarder son parcours: les centraliens ne sont pas nombreux à aller travailler chez OMD et cette ouverture d’esprit lui permet de jouer sur plusieurs tableaux», estime Bertrand Gié, directeur des nouveaux médias du groupe Figaro, dont Clément Courvoisier a été le directeur marketing digital pendant presque trois ans. «Il a une façon de travailler très positive, à toujours voir le verre à moitié plein. Pour autant, il a le goût du risque: il n’a pas peur d’aller au milieu du ring et de prendre des coups», se souvient Anne-Laure Merillon, sa supérieure à PSA, aujourd’hui directrice digital international de Peugeot.

Le jeune dirigeant sait qu’il peut parfois aller trop vite. «Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Il est important de vérifier que tous les collaborateurs ont compris et qu’ils adhèrent bien au projet», reconnaît Clément Courvoisier pour qui la responsabilisation des équipes est essentielle. «Ce n’est pas moi l’expert. Je suis un animateur qui baigne dans le digital.» Et dans le digital, le temps presse.

Son parcours

1982. Naissance à Paris.

2004. Diplômé de Centrale Paris. Directeur médias chez OMD Londres.

2006. Entre au groupe Figaro comme responsable marketing de la régie, puis directeur du marketing digital.

2011. Expert digital chez PSA Peugeot Citroën.

2012. Rejoint le groupe Les Echos comme éditeur, puis directeur des activités digitales.

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