Digital manager
Depuis 2007, Amalric Poncet pilote la digitalisation du groupe Marie Claire. Fort de son expérience entrepreneuriale, il prône une approche pragmatique et humaine.

Choisir. Pour Amalric Poncet, nommé en juillet directeur général délégué du groupe Marie Claire en charge des activités digitales, c’est l’enjeu principal aujourd’hui pour une entreprise. «Le digital n’est pas un monde où l’on a beaucoup besoin d’inventer. Les opportunités sont nombreuses, il faut choisir et rester très pragmatique dans l’exécution des choses», explique le dirigeant de 46 ans, qui pilote la digitalisation du groupe Marie Claire depuis 2007.

Après avoir fusionné les rédactions print et web de La Revue du vin de France et de Famili ces trois dernières années, le groupe a rapproché début 2015 ses régies publicitaires papier et digitale. Objectif de cette accélération dans la digitalisation du groupe qu’incarne la nomination d’Amalric Poncet, que le numérique atteigne 25 à 30% du chiffre d’affaires d’ici 5 ans, contre 15% aujourd’hui.

Parmi les chantiers qui attendent le dirigeant dans les prochains mois, la data, la production de contenus, notamment vidéo, et la question de la prise de parole des titres du groupe sur les réseaux sociaux. «Mon expérience m’a appris à attendre un peu pour avoir du recul avant de prendre une décision. Il faut aussi savoir s’arrêter quand ça ne marche pas. Ce n’est pas grave de connaître des échecs sur certains dossiers mais mieux vaut s’arrêter tôt», insiste Amalric Poncet, qui compte sous sa responsabilité une centaine de salariés.

Dès l’âge de 21 ans, ce Parisien d’origine a créé sa première entreprise, une société de livraison de produits de luxe à domicile. Nous sommes en 1991, bien avant l’apparition des premières start-up. Après un passage en agence puis chez Photomaton France, il crée en 1999 Zelius.com, un site qui propose des solutions d’éducation aux parents et qui a bouclé pas moins de trois levées de fonds.

Combat ordinaire

«Moi qui venais d’un secteur - le photomaton - où l’on gagnait de l’argent avec des pièces de 20 centimes, j’ai tout de suite compris qu’il fallait chercher des sources de revenus, et pas seulement dépenser, comme beaucoup le faisaient à cette époque. Les contrats publicitaires annuels que nous avons décrochés très tôt nous ont permis de mieux tenir que les autres après l’éclatement de la bulle», se souvient-il.

Malgré cela, l’entreprise, qui se rebaptise entre-temps Magicmaman, doit réduire drastiquement ses effectifs, passant de 30 à 8 salariés en quelques mois. «Pendant sept ans, nous sommes passés près de la trappe plusieurs fois», raconte Amalric Poncet.

Changement de cap en 2007 avec la création d’un GIE entre Magicmaman et le groupe Marie Claire. Deux ans plus tard, ce dernier rachète le site parental et les équipes de Magicmaman prennent en main le digital du groupe de presse. Dix-huit sites sont lancés en vingt mois. «Toutes les semaines, nous nous battions pour que tout ce que l’on devait lancer la semaine précédente soit sorti. Il n’y avait pas de place pour sortir des rails», se souvient le dirigeant.

«Amalric est exigeant tout en étant très emballant. Ce n’est pas quelqu’un qui change d’avis toutes les cinq minutes. Il marche aussi beaucoup à la confiance», estime Fabrice Picq, directeur technique digital au sein du groupe Marie Claire, recruté en 2002 chez Magicmaman.

«J’étais beaucoup plus dans le contrôle avant. Aujourd’hui, je laisse pas mal d’indépendance aux gens dans leur manière de gérer les choses. J’aime avoir un management participatif même si je n’arrive pas à le tenir suffisamment, par manque de temps», regrette le directeur général délégué.

Parcours

1969. Naissance à Paris.

1994. Après avoir créé sa société, rejoint l’agence Xeracom puis Photomaton France.

1999. Crée Zelius.com puis rachète le site Magicmaman.

2007. Directeur digital du groupe Marie Claire.

2015. Directeur général délégué du groupe Marie Claire.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.