Recrutement
Les deux start-up Keycoopt et My Job Company proposent des solutions pour utiliser la cooptation dans le recrutement. Et ça marche!

C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes. Dans le recrutement, l’adage se vérifie aussi : la cooptation est plébiscitée, or le concept est loin d’être nouveau. La cooptation du latin «coopatio», consistait, pour une assemblée, à désigner elle-même ses membres. Dans le monde de l’entreprise aujourd’hui, cela signifie: faire confiance à ses salariés actuels pour identifier et attirer les futures recrues.

Tout le monde a toujours fait du recrutement par cooptation, mais de façon artisanale, ce qui est nouveau c’est que des start-up proposent des solutions pour organiser et systématiser la méthode. «En ce moment, il y a des concurrents qui naissent un peu partout sur notre marché», constate Antoine Perruchot, qui a fondé Keycoopt en 2012. Sa société a des bureaux à Lille, Paris et Genève et compte 24 salariés. La start-up en est à sa troisième levée de fonds, pour un montant de 3,2 millions d’euros. Keycoopt propose deux solutions: soit les entreprises postent leurs offres d’emploi sur la plateforme Keycoopt, qui les adresse à ses coopteurs, soit les groupes adoptent la plateforme en interne et demandent à leurs propres salariés de jouer le jeu de la cooptation. Ceux qui recommandent un candidat finalement recruté perçoivent une prime comprise entre 500 et 1000 euros. Si les CV passent le premier filtre de sélection, les coopteurs peuvent toucher la «prime Poulidor» de 50 euros. «Nous diffusons une centaine d’annonces par mois sur la plateforme, et cela fonctionne bien dans le commerce, le marketing, la communication… qui sont des métiers de réseau», dit Antoine Perruchot.

Partage des honoraires

Principal concurrent français de Keycoopt, My Job Company, start-up créée fin 2012. «Nous mettons notre plateforme à disposition de groupes comme McDonald’s, Santander, Le Bon Coin, Monoprix… qui l’utilisent afin de transformer leurs salariés en coopteurs pour leur DRH », explique Grégory Herbé, président de My Job Company. C’est un outil de communication interne avec des points, des badges, des récompenses, utilisé pour fidéliser les salariés.»
Par ailleurs, My Job Company peut diffuser les annonces auprès de ses propres coopteurs (100 000). Partage des honoraires avec le chasseur. Et dispose également d’une troisième offre: des chasseurs de têtes indépendants prennent en charge le recrutement de A à Z en utilisant la plateforme My Job Company.
Même principe ici que chez le concurrent de la start-up: le coopteur dont le candidat est recruté reçoit une prime de 1000 euros (ou mille points à dépenser dans des sites marchands). My Job Company, qui a déjà levé 400 000 euros en 2013, vient de réaliser un nouveau tour de table cet été. «Nous voulons développer notre activité en France et dans les pays francophones et à Londres, où il y a beaucoup de Français», détaille Grégory Herbé.
Le fondateur de My Job Company croit également à la croissance de la cooptation parce qu’elle permet d'accélérer les recrutements: «La durée moyenne de nos process d’embauches s’établit à douze jours.»

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