Digital
Le mercato agite les agences digitales qui essaiment au-delà de leur sphère. Club Med, Axa, L'Oréal, Pernod Ricard, Sciences Po puisent dans ce vivier de praticiens du numérique.

En novembre, Anne Browaeys-Level, ancien numéro deux de Fullsix et première femme à avoir dirigé une des plus grandes agences digitales françaises, arrivera au Club Med comme directrice générale marketing et digital. Henri Giscard d’Estaing, le PDG, lui a confié la mission de piloter la transformation digitale du groupe et de coordonner l’innovation client, marque et produit dans les villages.

C’est une création de poste. Elle aura sous sa responsabilité les équipes du marketing global (marque, produit, digital et CRM) et de la direction des systèmes d’informations (DSI), jusqu'à présent autonomes. «Le poste de chief digital officer [CDO] suppose une capacité à animer le digital, la technologie et le marketing, une combinaison difficile à trouver, explique-t-elle. Chez Fullsix, ces trois expertises étaient bien réunies. Notamment la techno qu’il ne faut pas considérer comme une contrainte, mais savoir au contraire intégrer en amont comme un moteur d’innovation.» Après quinze ans chez Fullsix, Anne Browaeys-Level avait développé ses «soft skills» en animation d’équipes au Parisien depuis deux ans.

Autre transfert de même type. Il y a dix-huit mois, la directrice générale de Valtech, Lubomira Rochet, a rejoint comme CDO son client L’Oréal, après avoir mené une mission sur la transformation digitale du groupe. Un atout dans son CV: son job chez Microsoft de responsable des relations avec les start-up et l'écosystème de l'innovation. Antonia McCahon, elle, a pris, il y a deux ans, les fonctions de digital acceleration director chez Pernod Ricard, après dix ans chez Fullsix.

«Fullsix est la meilleure école du digital, soutient Paul Boulangé qui a fait, lui aussi, son apprentissage dans l’agence de Marco Tinelli, avant de partir chez DDB Paris sur le budget digital de McDonald’s, puis chez Havas Paris comme head of digital. Il vient d’être nommé directeur de la digital academy d’Axa qui a vocation à former les 160.000 collaborateurs du groupe d’assurances.

Vision dédramatisée du digital

«Axa voulait un praticien du digital. Mon profil polyvalent d’agence – formation, e-commerce, CRM/data, mobile, media, commande en ligne de McDonald's –, ma vision dédramatisée du digital et mon envie de transmission correspondaient à leurs attentes», explique-t-il. En 2013, Axa avait débauché Guillaume Cabrère, le patron de la digital university de DDB, transfuge de Nurun et ancien de Duke, pour diriger son Lab et ses partenariats digitaux dans la Silicon Valley.

Last but not least, depuis cette rentrée, l’école de la communication de Sciences Po a pour directeur Benoît Thieulin, le patron de la Netscouade. Il réconcilie les deux mondes, avec pour objectif de «former des managers de l’innovation», tout en restant à la tête de son agence.

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