Management
Les postes de management dans les nouvelles technologies et l'industrie résistent aux femmes, et l'autocensure joue encore selon une étude de l'association Elles bougent, publiée à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Elles peuvent mais n'osent pas: l'autocensure règne encore parmi les femmes ingénieurs, qui s'estiment à 80% capables d'occuper un poste de direction mais avouent hésiter à postuler pour la moitié d'entre elles, selon une enquête publiée mardi. «De 44% à 53% des ingénieures, selon leur âge, reconnaissent ne pas se sentir suffisamment à l'aise pour poser leur candidature à un poste de direction», selon une enquête de l'institut CSA pour l'association Elles bougent, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

En revanche, 77% des étudiantes s'imaginent bien occuper un poste de direction, relève l'association qui fait découvrir depuis dix ans aux collégiennes et lycéennes les métiers d'ingénieures ou techniciennes en manque de talents féminins et les incite à choisir les filières scientifiques et technologiques.

Stéréotype de genres

Garçons et filles se déclarent d'ailleurs prêts à faire des études scientifiques puis à travailler dans les secteurs industrie/technologies/numérique (60% des filles, 70% des garçons). Trois quarts des filles et 70% des garçons disent aussi avoir une idée plus ou moins claire de ce qu'est le métier d'ingénieur, le numérique (65%), la technologie (59%) et l'industrie (55%).

Les filles (70%) considèrent cependant manquer d'informations et privilégient les rencontres avec les femmes exerçant ces métiers. Et si l'on parle du hit parade des élèves, les stéréotypes de genre perdurent: aux filles, le médical, le paramédical, le luxe, les médias. Aux garçons l'aéronautique, le spatial, le numérique, l'automobile, la robotique... L'univers spatial fait tout de même rêver 39% des étudiantes.

Six femmes sur dix, discriminées au travail

Six femmes sur dix déclarent par ailleurs avoir été victimes de discrimination au travail et 90% des élèves pensent que les femmes y sont discriminées. Deux tiers des filles s'attendent à en être elles-mêmes victimes, craignant surtout d'être moins payées à travail égal et d'accéder à des postes inférieurs à formation égale. Seule une minorité d'ingénieures font entièrement confiance à leur entreprise pour promouvoir autant les femmes que les hommes. Elles sont néanmoins 90% à s'estimer «satisfaites de leur parcours professionnel». Cette enquête a été réalisée en ligne du 3 au 17 février auprès de 1 074 ingénieures, 469 étudiantes en filière scientifique et technologique et 449 collégiens et lycéens, dont 268 filles.

L'association organise ce mardi 8 mars une journée sur la place des femmes dans l'industrie, la technologie et l'innovation, aux Arts et Métiers puis au ministère de l'Économie.

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