Digital manager
Porté par une activité florissante, Sébastien Berten, CEO de UX Republic n’a qu’un souci: attirer et retenir des talents précieux : les UX designer.

Les bureaux sentent encore la peinture fraîche, les cartons ne sont pas tous déballés… UX Republic, 48 salariés, vient d’emménager dans des bureaux flambants neufs, en plein cœur de Paris, en face de la gare Saint Lazare. L’entreprise créée en 2013 est en forte croissance: elle a réalisé 3,6 millions d’euros en 2015 et vise 5,4 millions cette année et se fixe comme objectif de franchir la barre des 75 personnes dans les deux ans. Ses clients: Société générale, AXA, LCL, Voyages SNCF, France Télévisions... «Aujourd’hui nos clients ont bien intégré le digital, mais ils ont toujours besoin de compléter leurs expertises, en UX (user experience) en particulier, poursuit Sébastien Berten. Nous leur envoyons des consultants qui travaillent sur place.» Le principal défi de ce manager: attirer et retenir ces talents. «Aussi bien les développeurs d’application mobile que les UX designer sont très sollicités, dit Sébastien Berten. D’abord je fais en sorte de les rendre les plus visibles possibles, par exemple en leur faisant publier sur notre blog. Je suis persuadé que le principal moteur de réussite au quotidien, c’est la fierté: je veux qu’ils soient fiers de ce qu’ils font.»

Le manager leur promet aussi de maintenir leur niveau d’expertise dans un métier où les innovations sont permanentes: «Le troisième jeudi de chaque mois (baptisé UX Day) est consacré à la formation, avec des présentations par des experts internes, des ateliers, et se termine avec une visite d’exposition et un apéro dînatoire, détaille-t-il. Cet “UX day” est un vrai investissement qui nous coûte 250 000 euros par an.» Mais le jeu en vaut la chandelle: «Il faut créer un environnement où les collaborateurs ont le sentiment que leur expertise est préservée», poursuit Sébastien Berten.

Contrôle qualité

Dans l’entreprise où la moyenne d’âge est de 35 ans, les collaborateurs peuvent aussi participer à un think-tank, un soir par mois. Le surnom du patron de UX Republic? «Yoda». «Sans doute une référence au fait que je suis le fondateur et l’un des plus âgés, une sorte de sage qu’ils viennent consulter quand ils sont en panne d’idées», explique maître Yoda.

Quand il fait passer un entretien d’embauche, le CEO de UX Republic a deux questions fétiches: «Expliquez-moi ce qu’est la qualité? Qu’est-ce c’est pour vous la fiabilité?» «J’ai besoin que l’on me dise ce que l’on fait et que l’on fasse ce que l’on dit, c’est la clé de la  délégation et cela évite de basculer dans une culture du contrôle permanent», explique le manager. Une exigence que confirme Yann Cadoret, directeur associé d’UX Republic: «Sébastien est à la fois très à l’écoute, très orienté résultats dans son management, avec une certaine exigence liée au fait qu’il a du mal à accepter que tout le monde n’a pas ses compétences, que les gens n’arrivent pas à atteindre des objectifs qui lui semblent abordables.»

Enfin, pour survivre dans cet environnement hyper-innovant le patron a bien compris qu’il devait lui-même être dans le mouvement: «Il faut changer d’organisation, remettre en cause nos offres une fois par an, sinon on n’existera plus dans trois ans», dit-il. Et Sébastien Berten ne vas pas s’arrêter là dans la création d’entreprises: «J’ai lancé il y a quelques mois JS Republic, une société spécialisée dans le java script et il y en aura d’autres.»

Parcours

1972. Naissance à Sainte Foy la Grande (33).

1996. Diplômé de l’EPITA.

2001. Responsable des équipes de développement de Vizzavi (portail de Vivendi), puis responsable des portails de SFR.

2006. Crée l’agence mobile Backelite, revendue à Capgemini en 2011.

2013. Lance UX-Republic puis JS-Republic. 

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