Digital manager
Jean-Philippe Niedergang, vice-président Europe du Sud de Verifone, spécialisée dans les terminaux de paiement, accompagne le virage digital de son entreprise.

Jean-Philippe Niedergang est un passionné de thé. Le patron Europe du Sud de Verifone, fabricant de matériels de paiement électronique, en possède toute une collection dans son bureau de Vélizy (Yvelines): rose d'Himalaya, vert à la menthe… Et il aime décrire chaque variété. Une connaissance fine, acquise durant ses années à la tête d’Alcatel en Inde (1996 à 1999). Ce diplômé de l'Ecole nationale supérieure des télécommunications (devenue Télécom Paris Tech) a un parcours très international: chef de projet Asie-Pacifique chez Philips en début de carrière, vice-président Europe de l’Ouest d'American Express en 2003. «A 31 ans, je manageais déjà 80 personnes», se rappelle le dirigeant, aujourd’hui à la tête de dix fois plus de salariés.

Responsabilité en cascade

Au niveau mondial, l'américain Verifone est au coude-à-coude avec le français Ingenico, mais dans l'Hexagone, l'entreprise revendique le titre de premier fournisseur de terminaux de paiement. Fondée en 1981, Verifone appartient déjà à l'«ancienne économie». Depuis 2010, cependant, en acquérant Hypercom, spécialisée dans les transactions monétaires en ligne, la société amorce son virage digital. «Notre siège social est situé dans la Silicon Valley. Nous sommes au cœur de l’écosystème de l’innovation», assure Jean-Philippe Niedergang. Depuis des années, Verifone travaille main dans la main avec les nouveaux acteurs: partenariat avec Google sur le «wallet» (portefeuille électronique), avec Apple dans le paiement mobile… «J’ai conscience que la monétique est un métier classique qui reste encore à dépoussiérer, mais petit à petit, il se dote d’une dimension digitale.»

Le manager prône la culture start-up, mais sans fascination: «On ne dirige pas 800 salariés comme une start-up. Le patron peut difficilement s’adresser à toute son équipe d’un coup. Il est nécessaire de construire une responsabilité en cascade.» Il s’agit là de son grand chantier actuel: le renforcement du «middle management». Au menu, recrutements et formations des managers intermédiaires pour une «meilleure écoute entre la direction et les opérationnels», détaille-t-il.

Le rôle social de l'entreprise

Il n’existe pas beaucoup de formations spécialisées en monétique reconnues en France. Résultat, la source principale de recrutements de Verifone est l’Ensicaen (École nationale supérieure d'ingénieurs de Caen). Quel profil pour rejoindre Verifone? «Ancien basketteur, je suis en quête de joueurs d’équipe. Je ne veux pas de stars», martèle celui qui avoue pourtant choisir des «personnalités expansives», notamment pour composer son «pôle geek». Là, il chasse des profils issus du secteur de la tech et du digital. «Il s'agit aussi d'entretenir une certaine image de la boîte», sourit-il. L’autre chantier principal du dirigeant, c’est de réunir bientôt tous ses collaborateurs parisiens, dispersés aujourd'hui sur cinq sites, dans un seul bâtiment, «pour une meilleure cohésion».

Selon Ana Pereira, responsable marketing Europe du Sud de Verifone, Jean-Philippe Niedergang est un «fédérateur». Et «même s'il est souvent en voyage, à l'étranger ou dans les bureaux de la région, il arrive à nous consacrer du temps». Un patron qui dit croire au «rôle social de l’entreprise»: «Nos collaborateurs ne sont pas des objets, des machines. L’entreprise se doit de leur rendre, en salaire et en attention, tout ce qu’ils donnent», conclut-il. 

Ses hashtags marketing

#Succès: être dans le défi tous les jours. Réussir aide à se lever le matin.

#Écoute: les critiques font avancer beaucoup plus vite que les compliments.

#Innovation: demeurer agile, pertinent. Ne jamais se laisser dépasser.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.