Dossier Formation
Maitriser les services OTT («over the top»), les enjeux de la réalité virtuelle ou le marketing automation… Sélection des thèmes les plus porteurs dans les catalogues 2017.

L’UX design, et plus largement l’expérience utilisateur, le brand content et les réseaux sociaux… Voilà les savoir-faire clés actuellement », constate Marie Ducastel, présidente du directoire d’Abilways (CFPJ, Institut supérieur du marketing…). Résultat, le catalogue 2017 du groupe de formation s’enrichit notamment de deux nouveautés en vidéo à la demande (VOD), sur le social media manager et l’UX design. Accessibles à travers une application, elles proposent un parcours de 15 «granules» de 3 minutes, suivis d’exercices, de quiz et de jeux permettant de vérifier l’acquisition des connaissances. «C’est une première brique d’apprentissage qui peut être assimilée n’importe où et à n’importe quel moment, précise Marie Ducastel. Face au caractère exponentiel de l’innovation, nous avons la conviction qu’il faut donner la possibilité de se former facilement et à tout moment. C’est aujourd’hui un enjeu d’employabilité.»

« Nuggets » de 30 secondes

Crossknowledge a adopté une approche similaire, basée sur des moments de formation très brefs, centrés sur une compétence, et surtout en adéquation très poussée avec l’expression du besoin. «En 2017, nous avons encore accru le caractère interactif de nos formations, explique ­Jason Hathaway, directeur en charge du content & learning solutions. Pour une grande part, elles sont réalisées au moment où les collaborateurs en ressentent le besoin, dans leur travail quotidien. Grâce à une intégration fine de nos technologies, ils peuvent à tout moment trouver des “nuggets” de 30 secondes à 4 minutes pour maîtriser une compétence précise.»
Crossknowledge met aussi l’accent sur la socialisation, un levier déterminant pour renforcer l’acquisition de connaissances, selon Jason ­Hathaway : «Nous insistons sur le développement de fonctions sociales. Permettre aux collaborateurs d’échanger entre eux ou avec des animateurs de communauté est essentiel pour résoudre les problèmes collectivement.»
Plus globalement, Crossknowledge défend l’adoption d’une «digital literacy» qui englobe toute une série de technologies, depuis la suite Microsoft jusqu’aux outils de production tels que Smartsheet, ou de collaboration comme Yammer, Skype et Twitter. Une démarche qui passe par trois étapes, explique Jason Hathaway: «Nous formons à la maîtrise technique des outils, aux compétences fonctionnelles (organisation, management des équipes) et aux compétences comportementales. La “digital literacy” vise à maîtriser les trois.»

À chaque usage numérique son contenu

L’INA, de son côté, a enrichi son catalogue de 19 nouveaux stages sur le marketing digital. Ils traitent notamment des relations entre contenus et brand content, de la stratégie multi-écran, de l’e-réputation, du développement des services OTT ou encore des enjeux de la réalité virtuelle. Le stage de brand content comprend cinq semaines de formation étalées sur quatre mois.
Cet enrichissement de l’offre de formation répond aux nouveaux défis auxquels sont confrontés les médias, estime Bruno Burtre, directeur délégué à l’enseignement, à la formation et au conseil de l’INA : «Pour les médias, l’un des enjeux majeurs est de créer des contenus pour tous les nouveaux usages numériques. Cela pose la question de la conception de programmes destinés à une consommation multi-écran ou qui vont entrer dans un échange interactif avec les télé­spectateurs.» Cette sensibilité aux évolutions les plus récentes a aussi conduit l’INA à intégrer dans ses formations des pratiques émergentes comme la captation et la diffusion vidéo réalisée à partir de smartphones.
Malgré son lien historique avec les médias, l’INA ne s’adresse plus exclusivement aux acteurs du broadcast. La démultiplication que permet le digital a en effet projeté les entreprises dans le monde des écrans. «L’enjeu aujourd’hui est de sortir du lot en faisant de l’image un atout différenciant dans la profusion du digital, résume Bruno Burtre. Les entreprises font face aux mêmes problématiques que les médias sur les réseaux sociaux. Elles représentent aujourd’hui 40% de nos clients.»

«Marketing automation »

Le bouleversement digital touche aussi la publicité, constate Céline Gaude, directrice du Media Institute : «Elle est gérée de façon croissante par des dispositifs automatisés. Les entreprises vont devoir préparer une évolution des compétences pour certains métiers amenés à disparaître, mais c’est encore un sujet tabou dans beaucoup d’organisations.»
Media Institute lance en 2017 une nouvelle formation, nommée Automation Marketing, pour les aider à relever ce défi. Ses participants pourront concevoir l’automatisation des démarches marketing mais aussi des scénarios contextualisés, adaptés aux comportements des utilisateurs et à la relation avec le client.
Le sujet du «marketing automation» fait aussi son entrée cette année dans le catalogue de Stratégies Formation, tout comme le « social listening » (veille sociale, 2 jours), et le «dircom agile» (2 jours). En parallèle, les cycles certifiants (10 jours), en partenariat avec l’université Paris-Dauphine continuent de bien fonctionner: «Le cycle “Marketing et communication digitale” est notre produit phare depuis quatre ans, confirme Caroline Dupire, responsable pédagogique chez Stratégies Formation (Comundi Compétences). Même succès pour le cycle “Médias sociaux et community management” créé il y a trois ans.»
Parfois, il faut aussi repositionner des formations existantes. C’est le cas du cursus sur l’IOT (internet des objets) chez Media Institute: «Nous avons réduit la part consacrée aux technologies au profit d’une approche centrée sur les attentes des utilisateurs, précise Céline Gaude. Nous voulons accroître la capacité des apprenants à comprendre quel service apportera une réelle plus-value au consommateur et pas seulement à la marque.»

« Learning expedition »

Stratégies Formation, de son côté, vient aussi de lancer un nouveau format: le «digital learning trip», une immersion de deux jours dans des start-up telles Uber ou Airbnb, ou les médias sociaux comme Linkedin. La première expédition a eu lieu en décembre et il y en aura d’autres.
Démarche similaire à l’Institut Multimédia (IMM, Mediaschool Group): l’organisme propose une approche plus globale du monde numérique, avec un séminaire de 17 journées (le vendredi), étalé de novembre à juin, qui comprend aussi une « learning expedition » sous la forme d’un voyage de six jours aux États-Unis, truffé de rencontres avec les acteurs du digital. «Plonger au cœur de l’innovation digitale, à New York, San Francisco et Los Angeles revêt un caractère stratégique, affirme Rosa Luna-Palma, directrice générale de l’IMM. Les participants ont une appréhension globale du marché afin de détecter à temps les menaces concurrentielles et éviter de se retrouver comme les groupes hôteliers confrontés à l’émergence d’acteurs tels Airbnb ou Tripadvisor. Le défi à relever pour les entreprises aujourd’hui n’est plus simplement de se renforcer sur leur cœur de métier mais aussi de se positionner sur tous les secteurs adjacents et proposer une expérience unique à leurs clients.»
Le séminaire affiche deux objectifs: fournir aux participants les éléments d’une culture commune et avoir un temps d’avance. «Cela passe notamment par la détection des signaux faibles, précise Rosa Luna-Palma, directrice générale de l’IMM. Il y a un an, nous nous penchions sur la blockchain ; aujourd’hui, nous travaillons sur l’IA et le droit des robots.»

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