relations presse
Une étude du cabinet V Com V montre que les patrons du secteur public et des entreprises où l'État a une participation tendent à privilégier le style du Premier ministre pour affirmer leur leadership.

Les patrons du secteur public et des entreprises dotées d'une participation de l'État sont-ils de bons communicants auprès des journalistes ? Selon une étude du cabinet V Com V de Vincent de La Vayssière, réalisée auprès de cent quarante-cinq journalistes entre septembre 2009 et février 2010, ils ne sont pas aussi bien notés qu'il y a deux ans. « Sur trente groupes, la meilleure note revient à Gérard Mestrallet, de GDF-Suez, mais elle n'est que de 14,27 sur 20, contre 16,8 en 2008 à Guillaume Pepy, de la SNCF, souligne l'ex-dircom de Suez et de PPR. La crise déteint sur le style de communication. »

Selon lui, le bon communicant d'aujourd'hui serait plutôt Fillon que Sarkozy. Sont primés la collégialité, le consensus, l'effacement, voire le manque de charisme et la langue de bois. À l'inverse, le style Sarko, qui implique charisme, hyperprésidence et forte médiatisation n'a plus la cote. Pas étonnant que Gérad Mestrallet et Patrick de Carolis (France Télévisions), qui arrive en deuxième position du classement, soient jugé emblématique de cette nouvelle ère, de même que Jean-Paul Bailly (La Poste) ou Augustin de Romanet (Caisse des dépôts).

La stratégie du « parler peu »

Jean-Paul Bailly, par exemple, a fait du « parler peu » une véritable stratégie qui lui a permis de faire passer sans encombre, selon V Com V, le changement de statut de La Poste, malgré une forte « votation citoyenne » qui lui était hostile. À l'inverse, Guillaume Pepy, dont tous les journalistes ont le portable, est en train de changer : « Il a compris qu'il ne peut pas être, à chaque crise, en gilet jaune à cinq heures du matin », souligne Vincent de La Vayssière. D'où la prise de conscience qu'il ne pouvait pas être à la fois le patron et le porte-parole de son entreprise. Et qu'il lui fallait passer du style Sarkozy à celui de Fillon. Anne Lauvergeon (Areva) et Henri Proglio (Veolia-EDF), eux, sont jugés plus proches du style du chef de l'État. « Il est plus contraignant d'être un patron du public, conclut Vincent de La Vayssière. Celui-ci subit la crise et celles de son entreprise. On ne peut rien cacher, il y a des syndicats à gérer et un État versatile, interventionniste, pour ne pas dire intrusif. » Ce n'est pas le locataire de Matignon qui démentirait.

 

 

Caroline Mille et Pierre Bayle en tête

Alors qu'elle vient de rejoindre PSA Peugeot-Citroën, Caroline Mille est sacrée meilleure directrice de la communication, ex aequo avec Pierre Bayle, d'EADS, selon V Com V. Suivent Jacques-Emmanuel Saulnier (Areva), Michel Derdevet (RTE), Isabelle Ockrent (RATP) et Vincent Relave (La Poste) ex aequo. Les meilleurs directeurs des relations presse sont Marie-Aude Dubanchet (La Poste), Béatrice Mandine (France Télécom) et Aurélie Ferton (France Télévisions) ex aequo, suivis par Patricia Marie (Areva), Jérôme Chambin (GDF-Suez) et Benoît Gausseron (Dexia) ex aequo.

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