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Le fondateur de Dîners de l’Atlantique élargit sa table pour lancer en 2012 les «Emerging Times Diners».

Il cumule les nationalités américaine, australienne et allemande, mais a grandi en France. À trente-six ans, Félix Marquardt reçoit en costume et baskets rouges dans son grand appartement parisien la veille du dîner Atlantech du 6 octobre. Nulle présence annoncée de patron du CAC 40 ou de chef d'État du Kazakhstan, comme ses célèbres Dîners de l'Atlantique en attirent selon un habile – et lucratif – mélange des styles. «Atlantech en est à sa première édition, mais c'est notre onzième Dîner de l'Atlantique, explique-t-il. L'idée étant de fédérer des gens intéressants, avec un public plus jeune et une ouverture vers l'innovation et les nouvelles technologies.» À cette occasion, «geeks«, blogueurs et spécialistes high-tech étaient invités à plancher sur la question «cultures, diplomatie et nouvelles technologies», à l'aune des printemps arabes et de la révolution Wikileaks. Organisateur de la tournée de Bill Gates en France et en Allemagne, Félix Marquardt veut jouer un rôle de «facilitateur» au service des entreprises et estime que la diplomatie n'est «plus le pré carré des seuls diplomates».

Vision plus large de la mixité

En 2012, l'heure est à l'internationalisation du réseau social… de Félix Marquardt. Associé à Anne-Laure Kichel, gérante chez Rothschild, l'homme prévoit d'exporter ses Dîners à Tokyo, São Paulo, New Delhi, Djakarta ou encore Istanbul. Au total, sur quinze Dîners, seuls cinq sont prévus à Paris l'an prochain. Surtout, une nouvelle série baptisée «Emerging Times Dinners» (Dîners des pays émergents) visera à faire connaître les «stars des pays émergents» en Europe et aux États-Unis. Pour se financer, Félix Marquardt fait appel à des sponsors (EADS, Thales, Suez) et des pays comme la Géorgie, la Colombie, l'Indonésie ou le Kazakhstan. «Je veux m'affranchir de la dépendance des gens friqués», explique l'organisateur qui régale à ses tables.

À l'origine des Dîners de l'Atlantique, qui se définissent comme une «activité éditoriale» au sein de la structure de conseil Marquardt & Marquardt, la difficulté des élites internationales à pénétrer les réseaux français: «Quand on enlève les rosettes, les X, les énarques, les francs-maçons et les Ponts, il reste deux personnes dans la salle», sourit Félix Marquardt. C'est au nom d'une vision plus large de la mixité des cultures et des générations que les Dîners se sont développés. Avec pour point de convergence l'Atlantique, creuset de civilisation qui séduit par ses valeurs dans le monde entier. Y compris au Kazakhstan, «régime autocratique éclairé qui est loin d'être une démocratie», reconnaît Félix Marquardt, mais qui veut «s'associer à la famille Atlantique» et «attire la moitié des patrons du CAC 40». CQFD.

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