Le directeur de l’Atelier BNP Paribas et de l'e-communication de la banque, Louis Treussard, infuse le numérique dans son groupe.

«Loulou», c'est lui! Louis Treussard, cinquante ans, est à la fois directeur général de l'Atelier BNP Paribas et responsable de l'e-communication de la banque. Ce surnom colle bien à ce manager au look décontracté de patron d'agence -ou de start-up- avec sa barbe de trois jours, son jean et sa veste bleue en coton. Sa signature: «Breton, bélier, batteur et motard». Un mélange détonnant. Depuis près d'une dizaine d'années, ce boss bouillonnant dirige les trente salariés de l'Atelier - à Paris, San Francisco et Shanghai - en plus du département communication digitale du groupe bancaire, qui compte 20 personnes.
Son mode de management? «J'aime bien fédérer les gens autour de sujets forts, les responsabiliser et qu'ils prennent du plaisir», livre-t-il. Les adeptes de processus très carrés passeront leur chemin. «Il ne faut pas attendre de lui qu'il vous dise ce que vous allez faire de votre journée», dit Philippe Torres, directeur du conseil et de la stratégie à l'Atelier. En revanche, il fixe les grands caps et prise le débat d'idées. «Mais il n'intervient que lorsqu'il est sûr d'apporter quelque chose», souligne Nicolas d'Anglejan, l'adjoint de Louis Treussard.

 

«L'envie de s'embarquer»

«L'Atelier BNP Paribas, c'est à la fois une agence Web, une société de veille et de conseil qui travaille avec les autres filiales de la banque comme avec l'externe», détaille Louis Treussard. Depuis 2003, le patron s'est attelé à transformer ce centre de coût en une entreprise autonome, en développant le consulting.
Mais l'une des missions centrales de l'Atelier reste d'infuser le digital au sein du géant bancaire, d'accompagner et de former les collaborateurs. D'ailleurs, Louis Treussard copilote également le comité digital du groupe (130 personnes). Une évidence pour cet apôtre du digital: «Le numérique déclenche des guerres de pouvoir importantes dans les grandes entreprises, constate-t-il. Pour que cela fonctionne, il faut que le directeur du digital siège au comité de direction, et soit à égalité avec ses alter ego des systèmes d'information, de la communication ou des ressources humaines.»
Des convictions fortes qui jouent parfois des tours à Louis Treussard. «Ce n'est pas un politique, il dit toujours ce qu'il pense», confirme son adjoint. Comment ce manager branché recrute-t-il? «En entretien, je demande aux candidats de se déconnecter un peu du travail et je leur pose systématiquement la question: “Qui êtes-vous?”. Je veux découvrir leurs passions, leur personnalité, pour voir comment ils vont s'adapter à mon bateau», explique-t-il.

Le vieux loup de mer du Web sait que le plus important pour mener de front de multiples projets transversaux est de bien s'entendre. «Un peu comme les grands navigateurs, il ne sait pas très bien parler de lui, ni de son métier, mais il donne envie de s'embarquer», conclut Nicolas d'Anglejan. Et de jeter ses filets dans les remous du Web.

 

Son parcours en bref :
1982. BTS en électronique numérique au Cesam.
1982. Analyste chez Thomson, Siemens.
1989. Responsable multimédia chez Schlumberger.
1993. Directeur adjoint de l'agence Presse Academy.
1996. Responsable «news medias digital» de Schneider
1996. Master à l'Ecole internationale des sciences du traitement de l'information.
1998. Directeur de l'e-communication de BNP Paribas et, depuis 2003, DG de l'Atelier.

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