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Fils de Jean-Jacques, Michael Goldman, le président de My Major Company, doit se faire un prénom pour accompagner le virage de sa start-up vers le financement participatif généraliste.

Ce dirigeant de start-up n'a pas de profil Linked In ou Viadeo. Il fuit les feux des projecteurs, les cocktails mondains et les journalistes. Pour Michael Goldman, 33 ans, président de My Major Company et fils de l'auteur-compositeur-interprète à succès Jean-Jacques Goldman, se mettre en avant ne va pas de soi. «La relation avec l'extérieur de l'entreprise est beaucoup plus compliquée pour moi, reconnaît-il. J'appelle cela le syndrome du fils du roi: tout ce que je peux dire, ou faire, risque d'éclabousser un nom qui n'est pas devenu célèbre grâce à moi. Au contraire, je refuse d'en faire un outil.» Une stratégie de profil bas qui ne posait pas de problèmes tant que l'entreprise restait dans l'univers de la musique, puisque le succès des artistes (Grégoire, Irma...) profitait à la notoriété du label.

 

Aujourd'hui, My Major Company voulant devenir un généraliste du financement participatif et s'ouvrir à tout type de projet (mécénat, entrepreneuriat, édition, presse), le patron doit donc donner de sa personne. Une étape décisive dans le développement de la société de plus de trente salariés, qui a réalisé 7 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2011 (70 ℅ pour le label), et serait à l'équilibre depuis l'origine.

 

En parallèle, My Major Company vient de lancer début novembre son site en Espagne, en partenariat avec le groupe de presse Prisa. Dans cette start-up nichée au cinquième étage, rue du sentier, dans le 2e arrondissement parisien, on retrouve l'ambiance potache d'avant l'explosion de la bulle Internet, avec blagues et convivialité. «C'est très familial, tout le monde mange ensemble, est invité au mariage de tout le monde, dit Sévan Barsikian, associé fondateur de My Major Company. D'ailleurs une partie du label est venue chez moi cet été.»


Une bonne ambiance qui tient pour beaucoup à Michael Goldman. Ce manager, qui n'a pas fait d'études, revendique d'ailleurs un mode de management basé sur la confiance: «Je délègue beaucoup, et ce n'est pas par facilité, plus par conviction en raison de mon parcours personnel; je sais qu'il y a des tas de gens, jeunes et sans diplômes, qui sont très débrouillards.»

 

Quand il s'agit de prendre des décisions stratégiques, le boss mise sur la réflexion participative: «Par exemple, quand on a décidé de refondre le site, Michael a voulu que l'on affiche les 25 propositions possibles sur le mur et que les salariés votent», poursuit Sévan Barsikian. Dans un univers qui va très vite, où les choix stratégiques se succèdent à un rythme effréné, «Michel» ou «Mich» (ses deux surnoms) veut garder la maîtrise du temps: «Je ne réponds jamais au téléphone car je ne supporte pas de dépendre des urgences des autres, je préfère fonctionner par mail.» Cela lui évite d'avoir à donner une réponse précipitée. «Il aime bien prendre le temps de choisir la bonne décision, toujours avec beaucoup de sang-froid», dit Stéphane Bittoun, le directeur général. Les limites de ce manager sont avant tout celles qu'il se donne à lui-même, concluent ses proches. Comme celle de ne jamais disputer la gloire de son père.

 

Son parcours en bref :
1979. Naissance à Paris.
1999. Arrête son Deug d'économie.
2000. En stage, puis embauché à la direction artistique de BMG, comme directeur artistique junior.
2002. Lance le label Bamago avec deux acolytes de BMG.
2007. Crée My Major Company avec Simon Istolainen et deux autres comparses.
2008. Lève 3 millions d'euros avec l'arrivée de Stéphane Courbit dans le capital (50%). Premier gros succès avec le chanteur Grégoire.

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