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Pas après pas, Tristan Jurgensen a fait prendre au groupe RTL le virage du numérique. Une transition qu’il mène dans la proximité d'équipe.

Tristan Jurgensen n'est pas de ceux qui ont la folie des grandeurs. «Je gère tous mes projets comme si c'était ma propre entreprise, mon propre argent», explique celui qui assure depuis quatre ans la direction générale de RTL Net, qui regroupe les déclinaisons web de RTL, Fun Radio et RTL 2. Il sait de quoi il parle, lui qui à 18 ans a monté sa propre entreprise de sonorisation et d'éclairage d'événements.


«En commençant de rien, on apprend à avoir une gestion parcimonieuse. RTL Net est une petite structure dans un grand groupe.» A 39 ans, il a sous sa responsabilité quarante-cinq salariés: une vingtaine à la rédaction, une dizaine à la technique, autant sur le marketing et le commercial. «Miser sur une croissance raisonnable permet d'éviter un retour de balancier», estime Tristan Jurgensen, qui se souvient du coup de frein qu'a imposé l'éclatement de la bulle au début des années 2000.


A l'époque, il était à la tête de Mediapanel, la filiale études du groupe, chargé notamment d'évaluer les choix musicaux et éditoriaux des trois stations. Quand il est nommé à la direction générale de RTL Net, Tristan Jurgensen n'a pas d'expérience dans le digital, mais il connaît les radios sur le bout des doigts, un atout. «RTL ne voulait pas quelqu'un d'hermétique à la culture de nos antennes. Ma mission était d'assurer la jonction entre la radio et le digital, et donc de faire preuve de beaucoup de pédagogie avec les équipes, ce qui est plus facile quand on n'est pas un pur produit du digital.»


Ce principe, le directeur général continue de l'appliquer dans les recrutements qu'il mène. «Les candidats qui ont un profil "pure player" ont du mal à comprendre que notre core business ne se fait pas sur le Web. Sur le digital, être à l'équilibre nous suffit. Le Web s'inscrit dans l'écosystème de nos radios, ce n'est pas une galaxie à côté», souligne-t-il.


Pour autant, pas question de ne pas prendre le virage du numérique quand on est la radio la plus écoutée de France. Deux ans après son repositionnement sur l'actualité, RTL.fr rassemble chaque mois 2,5 millions de visiteurs uniques, contre moins d'un million en 2008. Le site reste toutefois loin des leaders de l'information en ligne, dont les cinq premiers dépassent les six millions de VU par mois.


Pour un groupe comme RTL, le web est une vitrine, mais aussi un nouveau support d'écoute. Près d'un quart de l'audience de Fun Radio se fait aujourd'hui sur un appareil connecté à Internet, que ce soit un ordinateur, un mobile ou une télévision.


«Tristan Jurgensen est quelqu'un de très précis, toujours dans l'anticipation», se souvient Robin Leproux, président de RTL de 2001 à 2005 et aujourd'hui patron de la régie du groupe M6. «C'est confortable de travailler avec lui car la charge de travail est bien répartie et anticipée», renchérit Sébastien Helpiquet, ancien responsable des études éditoriales à Mediapanel et actuellement directeur du site Verifaute.com.


Autre singularité de Tristan Jurgensen, la grande proximité qu'il crée avec ses équipes. «C'est quelqu'un qui met beaucoup d'affect dans son travail; il n'aime pas déplaire», estime son ancienne adjointe, Karine Mazurier, partie aux Echos comme directrice marketing du pôle digital. «Je suis obligé de me faire violence pour être dur, je n'aime pas les situations conflictuelles», reconnaît le manager, fidèle au groupe RTL depuis quatorze ans.


Son parcours en bref

 

1973. Naissance le 11 avril, à Paris.
1997. Diplômé de l'EBS Paris, spécialité marketing et management.
1998. Mastère médias et management des médias à l'ESCP puis chargé d'études marketing et diffusion chez Prisma Presse.
1999. Directeur exécutif de Mediapanel et directeur des études programmes de RTL, RTL 2 et Fun Radio.
2008. Directeur général de RTL Net.

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