Près d'une agence sur deux (48%) envisage d'étoffer ses équipes digitales dans les six prochains mois, rapporte l'observatoire des métiers du digital Publirelais/Ballester. Les répondants à cette enquête, menée en novembre 2012 auprès de 67 agences, pourraient embaucher en moyenne près de trois profils de ce type au premier semestre.
Dans le digital, il n'y a ainsi pas d'arrêt brutal des recrutements, d'après la première édition de cette étude qui devrait être publiée deux fois par an selon Sophie Gauss, directrice de Publirelais. «Même si en ce début d'année, les agences sont plus prudentes que sur les six derniers mois de 2012, où elles déclaraient plus de quatre recrutements dans ces métiers du Web, tempère Amadeo Ballester, consultant indépendant, à l'origine de l'étude. Les volumes d'embauche de profils digitaux devraient donc baisser entre ces deux périodes.»
Une baisse qui peut se comprendre, tant l'activité économique risque de tourner au ralenti en 2013. L'étude passe également en revue les métiers les plus prisés en ce début d'année. Sur le podium des fonctions les plus demandées par les agences au premier semestre, on trouve le développeur web, le directeur artistique web, le community manager, le chef de projet technique web, le chef de projet éditorial, le planneur stratégique digital et enfin, le consultant social marketing.
Montée en puissance du contenu
Amadeo Ballester distingue quelques tendances pour les mois à venir. «En parallèle des embauches liées aux "tuyaux", souvent des experts techniques (mobile, tablette...), il y a une très forte montée des fonctions spécialisées dans le contenu: concepteur-rédacteur web, chef de projet éditorial», pointe-t-il.
A noter, aussi, un fort intérêt pour les métiers liés au e-commerce ou m-commerce, qui permettent de doper les ventes en ligne: chef de projet e-commerce, consultant -shopper... Autre phénomène marquant, la croissance des besoins en compétences liés à l'analyse des données (data) avec, par exemple, le recrutement de web analyst. Cela devrait être un gisement d'emplois important dans les agences.
L'enquête étudie également les techniques de recrutement des agences, et confirme la tendance de ces structures à se débrouiller souvent seules. Les trois moyens privilégiés par les agences interrogées sont le bouche-à-oreille, l'approche directe et les réseaux sociaux. Le recours à des prestataires, comme les cabinets de recrutement, est moins courant, et la diffusion d'annonces sur des sites d'emplois très rare.
Pour les candidats, la leçon à tirer est claire: il faut absolument se rendre visible sur les réseaux sociaux professionnels Linked In et Viadeo mais aussi être présent sur Twitter et Facebook. Et suivre l'actualité des agences via leur page entreprise ou leur compte sur les médias sociaux. En somme, ne pas se contenter d'attendre la mise en ligne d'hypothétiques offres sur les job boards ou sites d'offres d'emplois.
Enfin, pour constituer leurs équipes digitales, les agences ne délaissent pas la solution de la mobilité interne: 13 % affirment miser sur l'interne pour renforcer leurs équipes digitales.
Sous-papier
Les annonceurs plus timides
L'observatoire Publirelais/Ballester s'intéresse aussi aux intentions d'embauches des annonceurs dans le digital. Seuls 27% d'entre eux vont compléter leurs équipes dans les mois à venir. Et les volumes concernés seront moindres dans ces entreprises qu'en agences: les groupes ne devraient intégrer dans leur département communication, en moyenne, que deux profils durant le prochain semestre. Avec là encore une forte tendance à étoffer les équipes spécialisées dans le contenu: le community manager et le chef de projet éditorial seront les deux stars de ce début d'année. Pour trouver ces profils très branchés, les annonceurs utiliseront des méthodes similaires aux agences mais demanderont aussi l'aide de prestataires extérieurs: cabinets de recrutement spécialisés dans le digital par exemple. Des cabinets que les candidats ont tout intérêt à identifier et à approcher...
