communication interne
La consultante Yaël Gabison livre ses clés pour rendre ses exposés Powerpoint plus captivants, en s’inspirant de la mécanique des séries télé américaines.

Un silence de cathédrale, des smartphones tous éteints, et des spectateurs qui boivent vos paroles.... Il est rare qu'une présentation Powerpoint produise le même effet sur votre auditoire qu'une série télé à suspense, du type Homeland. En général, l'effet est plutôt «Derrick», avec bâillements, voire assoupissement.

 

Afin de rendre les exposés plus palpitants, Yaël Gabison, auteur de Boostez vos présentations avec le story-telling (édition Eyrolles, décembre 2012), prodigue des conseils s'inspirant entre autres des séries télévisées américaines.

 

«Qu'il s'agisse de convaincre un client, ses équipes ou son patron, le storytelling ajoute un supplément d'âme aux présentations», argue Yaël Gabison, fondatrice du cabinet Smart Side, qui conseille les dirigeants dans leur communication.

 

Dans son livre, elle s'appuie en particulier sur la mécanique parfaite des séries américaines pour démontrer l'utilité de sa méthode. Et offre une troisième voie entre les présentations soporifiques et les tentatives - souvent malheureuses - d'imiter le roi des keynotes, feu Steve Jobs. Marche à suivre, selon elle, pour rendre ses présentations captivantes:

 

1 - Première règle: bien peaufiner son discours. «Un bon pitch ne doit pas forcément être beau mais surtout être clair, rappelle l'auteur. Il devra être écrit à la main, ne sera pas explicitement intégré à la présentation mais servira à introduire l'exposé.» A bannir: le jargon professionnel. Privilégiez plutôt un langage concret, étayé par des chiffres, si possible. Exemple: «Je propose de mettre en place un système nouveau de motivation collective pour nos vendeurs afin que toute l'équipe soit solidaire et puisse atteindre l'objectif de + 9% fixé pour l'année prochaine.» Enfin le pitch doit répondre à trois questions essentielles: «quoi?», «comment?» et «pour générer quoi?».

 

2 - Bâtir un schéma narratif. «Comme vous vous trouvez exactement dans la même situation qu'un scénariste qui doit faire ressentir des émotions à son public, votre trame s'inspirera du schéma classique qui comprend cinq temps avec la présentation de la situation initiale, l'intrigue, les péripéties, les éléments de résolution et la situation finale», dit Yaël Gabison. Seule différence: dans la version professionnelle, il vaut mieux éviter de faire de la place à la partie «péripéties»...

 

3 - Travailler l'«intrigue professionnelle». «Comme dans une fiction, c'est le point culminant d'une présentation, il correspond au point de tension entre la situation initiale et finale... il se présentera sous la forme d'une question, ou plus exactement de la bonne question que vous allez poser à votre auditoire», enchaîne l'auteur. Ainsi, pour exposer une étude sur le thème de l'évolution des régies dans le futur, Yaël Gabison a préféré cette formulation plus intrigante: «Quels sont les métiers dans les régies qui permettront de valoriser l'espace publicitaire demain?»

 

4 - Camper des personnages pour ajouter de l'émotion. Pour identifier le héros de sa présentation, la consultante nous fait nous interroger: «Quel est l'élément dont je vais parler du début à la fin car il va subir une transformation?» Ce personnage peut être une marque, un produit, une gamme de produit... Il faut commencer sa présentation par le décrire, puis, toujours dans le souci de favoriser l'identification, il est préférable d'associer une quête au héros. Enfin il peut être utile de lui inventer un ou des opposants... Bref, un vrai petit scénario.

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