Digital manager
Agréger les bonnes compétences pour rester dans la course digitale, tel est le défi quotidien d’Ivan Beczkowski, PDG de l'agence BETC Digital.

Le modèle du team créatif a du plomb dans l'aile. «Nous ne pouvons pas sortir de nouveaux produits avec une ancienne organisation, affirme d'emblée Ivan Beczkowski, président et directeur de la création de l'agence BETC Digital. Nos dernières réalisations primées («We are data» pour Ubisoft, la Smartdrop d'Evian) sont issues d'un nouveau mode de fonctionnement: des équipes composées d'un planneur digital, d'un concepteur-rédacteur, d'un creative technologist, et en option d'un DA et d'un UX designer.»

Le manager l'a bien compris: ce n'est qu'en composant ce bon mécano avec ses 160 collaborateurs qu'il garantira la croissance de l'agence, qui vise les 19 millions d'euros de marge brute en 2014, contre 17 millions en 2013. «Mon métier de référence, c'est l'architecture qui parvient à marier la mécanique et la création. C'est un modèle pour nous, cela signifie que c'est possible», sourit-il.

Ce nouveau mode d'organisation aura aussi des conséquences dans l'aménagement des bureaux. «Dans nos futurs locaux, à Pantin [l'emménagement est prévu en 2016], j'ai demandé à disposer de trois types d'espaces différents: nos postes habituels, des salles de réunion et des salles de travail dans lesquelles une équipe peut s'installer 4-5 jours d'affilée ou plus si besoin», détaille Ivan Beczkowski.

Le plus vieux native digital

L'hybridation des talents serait la clé du succès, selon ce digital manager. «Ivan n'est pas un "nerd" plongé dans la techno mais il est plus à l'aise en terrains inconnus, là où il y a une grosse dose d'innovation, juge Olivier Vigneaux, coprésident de BETC Digital. Même si dans son esprit la techno doit être utile aux marques.»

Le patron revendique son statut de «plus vieux digital native de BETC Digital». «Cela me rend très patient face aux séismes quotidiens, j'aide mes jeunes collaborateurs à relativiser chaque fois qu'ils croient que c'est la fin du monde.»

Ivan Beczkowski est affublé d'un autre qualificatif: «Ivan, c'est le professeur Xavier, le cerveau des X Men [le télépathe], à la fois pour sa ressemblance physique et son côté très réfléchi, sourit Esteban Lebouc, ancien concepteur rédacteur digital à l'agence, aujourd'hui chez AKQA. Il sait instaurer une ambiance de 'copains bosseurs' mais en même temps c'est quelqu'un d'assez discret, réservé, qui ne venait pas à toutes les fêtes de l'agence.»

Depuis qu'il est devenu PDG, il y a un an et demi, il a franchi une nouvelle étape et encore changé de métier. «Je suis manager débutant», note-t-il. Avec de nouveaux sujets de préoccupation: «Comment gère-t-on la transmission, l'expérience, la séniorité, dans un monde qui change chaque année?»

 

>> Vidéo : Carte blanche à Ivan Beczkowski

 

Mais le sujet qui peut réellement l'empêcher de dormir, c'est le recrutement. «Mon problème numéro un est de trouver les talents, j'ai toujours peur de me tromper surtout pour l'embauche des créatifs, reconnaît le patron de BETC digital. Je rencontre des gens chaque jour, je les vois, je les revois, je les fais voir à mes adjoints.»

 

Son parcours en bref

1970. Naissance à Alger (Algérie).

1992. Maitrise de géographie.
1994. Service civil dans service de documentation universitaire, découvre Internet.
1995. Stage de six mois au cahier multimédia de Libération avec Frédéric Filloux.
1996. Chef de produit multimédia à Euro RSCG Lyon. Crée Euro RSCG Interactive.
1999. Responsable de création pour l'agence «Startup only»
2002. Entre chez BETC Interactive, en team avec Christophe Clapier.
2010. Création BETC Digital, qui englobe BETC 4D.
2013. Président et directeur de la création de BETC Digital.

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