Réalisation
Dario Fau s’est lancé très tôt dans le cinéma. Conscient des difficultés du milieu, ce réalisateur de clips et de publicités ne perd pas de vue son objectif final : la fiction.

« J’étais s urpris que Stratégies me propose cette interview, on donne peu la parole aux réalisateurs en général », lance Dario Fau, à peine assis. Derrière cet homme de l’ombre se cache un boulimique de travail. « Je sais que je vais perdre un peu d’espérance de vie sur chaque film, c’est vraiment très prenant. Je préfère être sûr avant de le faire », plaisante-t-il à moitié, lucide sur la dureté du milieu : les projets susceptibles de l’intéresser ne courent pas tous les coins de rue. 

 

Sa première vidéo, il l’a tournée avec son « pote » Mel Monty. Un clip avec très peu de budget, mais de l’idée. Dix mille vues plus tard, un artiste bien connu dans le milieu du rap le contacte via Instagram.« Il y a un peu plus d’un an, Lomepal préparait son premier album et m’a demandé de bosser avec lui pour réaliser son clip PalpalJe lui ai proposé mon idée, c’était vraiment mon bébé et Antoine (Lomepal) a dit bingo. »Aujourd’hui, le clip compte plus de 9 millions de vues. D’autres collaborations suivront entre l’artiste et le réalisateur : Yeux disent, Club et Trop beau. D’autres rappeurs s’intéresseront au jeune prodige, notamment Caballero et JeanJass avec qui il réalisera Dégueulasse, un clip à l’humour noir (on y voit des plagistes d'une côte française essayant de trouver refuge sur des embarcations de réfugiés).

Ambitions narratives

 « Je suis dans une période où je ne suis signé chez personne, en ce moment je rencontre beaucoup de gens et préfère prendre le temps de réfléchir à mes futurs projets. On commence à m’identifier. » À 30 ans, Dario Fau ne veut pas être catégorisé. Avant de se tourner vers le clip, il a commencé par le cinéma en tant qu’assistant caméra pendant huit ans, travaillant autant sur des longs métrages comme Le Prénom ou Papa ou -Maman que pour des annonceurs dont Dior, Cartier, L’Oréal et Ibis budget en juin dernier avec en vedette… Lomepal.

Il a même passé un an a travailler au Moulin Rouge à peine sorti des bancs de l’école. « Je poursuivais les femmes nues avec mon projecteur, c’est pas mal à 20 ans ! et ça m’a permis d’avoir le statut d’intermittent », sourit-il. 

Habituellement organisé, il s’accorde plus de liberté pour ses projets d’avenir. Il pourrait continuer dans la pub mais aimerait réaliser de la fiction à plus long terme. « En termes d’influence, Black Mirror est typiquement ce vers quoi j’aimerais aller. L’émotion est palpable, parfois tu peux rire tout en étant mal à l’aise, ça pousse le spectateur à se poser des questions. » Comme lui. 

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